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DU CÔTÉ DES…COLLOQUES
Sur le Vieux Continent, le rôle de l’infirmière en service d’urgence est loin d’être harmonisé. Entre la Belgique, la France et le Royaume-Uni, la journée des infirmières d’urgence de la Sfar, fin septembre, a tenté de détailler la répartition des rôles.
En Belgique, « l’accueil aux urgences hospitalières se caractérise plutôt par le chaos », assène Fabienne Snappe, infirmière en chef des urgences des cliniques universitaires Saint-Luc, à Bruxelles. En effet, chaque service s’organise comme bon lui semble. Néanmoins, une réelle prise de conscience est en train de s’opérer : la présence d’une infirmière d’accueil et d’orientation (IAO) apparaît de plus en plus nécessaire. « Mais, nous n’avons pas de financement ni de cadre légal pour créer ces postes », révèle l’infirmière en chef. À la différence de la France, où l’IAO a été imposée par voie de circulaire au début des années 1990. Résultat, en Belgique, c’est parfois une secrétaire qui gère l’accueil, une IDE avec ou sans médecin, ou, dans le meilleur des cas, une IAO.
La Belgique a, toutefois, mis en place des équipes paramédicales d’urgence, qui constituent un échelon d’intervention intermédiaire entre les ambulances sans personnel de santé et les Smur. Les infirmiers y exerçant ont une spécialisation en soins intensifs et urgences, obtenue en une année après le cursus initial d’infirmier gradué hospitalier de trois ans. Ces soignantes ont même la possibilité d’intuber et d’administrer des dérivés nitrés.
En revanche, la formation des IAO françaises n’est, à ce jour, pas standardisée. « À Nice, nous avons mis en place une formation en interne, constituée de cinq jours d’enseignement théorique, puis dix jours d’immersion progressive dans le service », détaille Stéphanie Reynders, IDE aux urgences de l’hôpital l’Archet (CHU). Mais, les compétences de l’IAO française demeurent plus limitées que celles de sa consœur britannique, qui peut prescrire des examens radiologiques et certains médicaments.
Au Royaume-Uni, le contexte est très différent. À Londres, l’orientation du patient relève d’une discipline quasi militaire. Le National Health Service (service public de santé) a conçu un système où les divers niveaux de recours sont extrêmement structurés : des minor injury units (littéralement, unités pour blessures mineures), gérées par des infirmières, aux services d’urgences vitales, en passant par les walk-in centres (centres sans rendez-vous). Là-bas, une bronchite ou une cheville foulée ne franchiront pas le seuil des urgences hospitalières. « Un site Internet
« Les mots clés qui résument le rôle de l’infirmier psy aux urgences sont : disponibilité, pédagogie envers nos collègues, diplomatie et expérience », estime Pierre-Louis Crouzet, infirmier en psychiatrie à l’Hôpital Nord du CHU de Saint-Étienne. Dans cet établissement, un binôme infirmier/psychiatre est disponible 24h/24 pour intervenir à l’accueil des urgences. L’IDE de psychiatrie établit une priorisation des urgences, en fonction des placements, des situations cliniques, des observations des collègues des urgences, du temps d’attente… Puis, il vient en renfort auprès de l’IAO et des collègues des urgences. « À la demande, on peut aider au conditionnement de patients ou désamorcer des crises », explique Pierre-Marie Crouzet. Les soignants du service de psychiatrie assurent aussi l’interface entre l’unité de soins et l’unité d’urgence, voire l’accueil médico-chirurgical, ainsi que dans la gestion des dossiers de soins. « Il est essentiel qu’un retour soit réalisé auprès de nos collègues des urgences, affirme Pierre-Marie Crouzet. IDE comme médecins doivent connaître le projet mis en place pour le patient, sans quoi ils vont se retrouver débordés par des situations de crise déjà gérées. »