DÉBAT SUR LES QUOTAS

Faut-il supprimer les quotas d’entrée en Ifsi ? Le débat a été lancé en octobre par la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui appelle à une « mobilisation des pouvoirs publics sur la pénurie qui frappe [la] profession ». Une pénurie due aux départs en retraite et, surtout, « aux quotas qui verrouillent l’accès à la formation ». Fixés par arrêté, ils connaissent chaque année « une vraie déperdition », relève la FHP. Sur 31 000 places ouvertes, « moins de 28 000 candidats sont admis » et « 10 % des étudiants abandonnent leurs études », plaide la fédération.

Flux tendu

« Les Ifsi n’ont pas les moyens matériels et humains d’assurer une formation de qualité à davantage d’étudiants. Ils ont déjà du mal à trouver des stages pour chacun d’entre eux », répond Karina Durand, présidente de la Fédération des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). L’association s’étonne, par ailleurs, d’entendre parler de « pénurie », alors que le chômage des infirmières alimente les inquiétudes et que l’insertion des jeunes diplômées est « très difficile ». « Elles sont obligées de commencer par de l’intérim ou par des CDD. Il y a très peu de CDI, souligne l’étudiante de 3^e année. On manque d’infirmières dans les hôpitaux, mais c’est parce que les départs à la retraite ne sont pas remplacés et que les équipes travaillent à flux tendu. » « En 2012, il y a eu deux sorties de promotion(1), relève Jean-Loup Durousset, président de la FHP. C’était un phénomène exceptionnel. Le problème de la pénurie va de nouveau se poser. » Le secteur sanitaire et social « continue à créer des postes », notamment en médecine gériatrique et en SSR, affirme-t-il. Au sein des établissements de la FHP(2), près de 1  500 postes d’IDE auraient ainsi été ouverts en 2012.