ACTUALITÉ
CHRONIQUE
Travailler dans l’urgence, au jour le jour, c’est le quotidien d’Isabelle, infirmière bénévole de Médecins du monde (MDM) à Dunkerque. Iraniens, Afghans, Irakiens, Syriens, Pakistanais passent quelques jours dans les lieux isolés où elle intervient, avec un médecin et un médiateur, dans une ambulance aménagée. De ces patients migrants, en transit vers le Royaume-Uni, elle ne sait presque rien, sinon que leur santé est déplorable. Dans la boue, sous des bâches, lorsqu’il pleut, Isabelle tente d’apporter son aide à des patients qu’elle ne reverra jamais. Combien sont-ils ainsi, ces gens de passage, dont nous ne connaissons rien ? Que sait-on des Roms, condamnés eux aussi à toujours fuir ? Qui d’autre, encore, quitte sa région, son pays et sa famille pour échapper à des menaces qui le pousse à l’exil ?
Entre indifférence et rejet, dans le silence ou l’agitation médiatique, des infirmières ne se résignent pas, et vont là où l’on n’imagine pas que des humains puissent chercher refuge pour survivre. Car la misère ne se réduit pas à cette détresse extrême.
Toutes les soignantes, quelles que soient leurs conditions d’exercice, longent désormais d’autres « diagonales de la misère »
1- Titre d’un reportage de Médiapart, accessible en ligne : http://bit.ly/GR8fJ5