UN MAILLAGE IMPARFAIT

En réponse à une forte de­mande sociale, les services sanitaires et médico-sociaux à domicile ont connu une croissance spectaculaire au cours de la dernière décennie : le nombre de Ssiad a progressé de 7 % et celui des structures d’HAD de 21 %. En 2012,

on dénombrait plus de 5 600 services à domicile, représentant 225 000 places, selon l’étude dévoilée en novembre par la Fehap(1). Toutefois, ce développement « ne suit pas la croissance des besoins », estime Emmanuel Vigneron, professeur en géographie de la santé à l’université de Montpellier, et co-auteur de l’étude. Le panorama région par région révèle, par ailleurs, de « fortes inégalités », « reflet d’un rééquilibrage inachevé », malgré les outils de péréquation mis en œuvre par les ARS, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et les conseils généraux. L’offre d’HAD est très concentrée en Aquitaine, Limousin, Nord-Pas-de-Calais, Basse-Normandie et Ile-de-France. Quant aux Ssiad, ils sont davantage implantés en Limousin, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Franche-Comté, et, surtout, en Guadeloupe (+ 22 % par rapport à la moyenne nationale) et en Guyane (+ 68 %). À l’inverse, l’Auvergne et la Corse sont sous-dotées (respectivement - 9 % et - 21 %).

Obstacles

Les services à domicile n’ont donc pas fini leur mutation. L’offre de services doit mieux s’articuler. Encore faut-il que « soient levés les obstacles juridiques ou financiers rendant aujourd’hui trop contraignante, voire inefficiente, la réalisation de certains projets de coopération », selon la Fehap. Malgré « l’intérêt indéniable de la formule », les services polyvalents d’aide et de soins à domicile (Spasad), s’adressant aux personnes âgées, malades ou handicapées, peinent à s’imposer.