L'infirmière Magazine n° 334 du 01/12/2013

 

RESSOURCES HUMAINES

ACTUALITÉ

Les députés ont voté la suppression du jour de carence en cas d’arrêt maladie dans la fonction publique. Pour la FHF, la mesure a pourtant permis de diminuer l’absentéisme de courte durée dans les hôpitaux.

Instauré le 1er janvier 2012, le jour de carence applicable aux fonctionnaires en arrêt maladie ordinaire a fait long feu. Mis en place par la précédente majorité, il vient d’être supprimé par les députés lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2014.

Jugée « humiliante » par la ministre de la fonction publique, Marylise Lebranchu, la mesure « n’a pas permis de réduire significativement l’absentéisme », estime le gouvernement. Dans la fonction publique hospitalière (FPH), le taux serait passé de 0,8 % en 2011 à 0,7 % en 2012. Par ailleurs, le jour de carence aurait eu pour effet pervers une augmentation du nombre des arrêts maladie de longue durée.

Une analyse que ne partage pas la Fédération hospitalière de France (FHF). « Au sein de la FPH, les arrêts longs peuvent être planifiés. Ce sont les arrêts maladie de courte durée qui posent problème ; ils désorganisent les services, relève Nadine Barbier, responsable du pôle ressources humaines hospitalières à la FHF. Si un employé de la fonction publique d’État est absent une journée, ce sera moins préjudiciable que si c’est une infirmière des urgences ou de réanimation, par exemple. Il faudra rappeler quelqu’un ou recourir à l’intérim pour la remplacer. »

Baisse variable

Militant pour le maintien du jour de carence, la FHF a conduit deux enquêtes(1) montrant une baisse moyenne du taux d’absentéisme de l’ordre de 3 à 7 % au sein de la FPH depuis sa mise en place. « C’est très variable selon les établissements. Certains ont connu une hausse, d’autres une baisse pouvant aller jusqu’à 20 %, développe la responsable du pôle RH. Mais, il faudrait attendre trois ou quatre ans pour évaluer l’impact réel de la mesure sur l’absentéisme. » Le non-paiement du jour de carence aurait en tout cas permis aux établissements d’économiser entre 65 et 75 millions d’euros en 2012, selon la FHF. Bien accueillie, selon Nadine Barbier, la mesure aurait surtout permis d’améliorer l’ambiance dans les services.

« Certaines absences sont un peu… exagérées. Et c’est souvent aux collègues de les suppléer », relève la responsable du pôle RH. Des arguments qui convaincront peut-être les sénateurs, appelés à se prononcer dans les jours prochains.

1- La première, en septembre 2012, auprès des CHU, qui représentent 22 % des équivalents temps plein de la FPH ; la seconde, en février 2013 auprès de 19 établissements de toutes tailles, et portant sur l’ensemble de l’année 2012.