L'infirmière Magazine n° 337 du 15/01/2014

 

ROYAUME-UNI

ACTUALITÉ

AVELINE MARQUES  

Les hôpitaux pratiquent de plus en plus le « downbanding », qui consiste à rétrograder les salariées à un poste inférieur, en diminuant leur salaire.

Outre-Manche, les hôpitaux aussi organisent régulièrement des soldes. Et ce sont les infirmières qui en font les frais. La pratique du « downbanding », qui consiste à rétrograder certains soignants, n’est pas nouvelle mais, ces dernières années, elle s’est imposée comme l’un des moyens les plus efficaces pour les établissements de réduire leurs coûts de personnel. Car qui dit poste inférieur, dit salaire inférieur… mais souvent avec les mêmes responsabilités. Les infirmières spécialisées sont les premières victimes de cette harmonisation par le bas. L’année dernière, au sein du groupe Yorkshire Trust, les soignantes de grade 8, 7 et 6 (cadres, infirmières de pratiques avancées et spécialisées) ont été licenciées, avant d’être réembauchées au grade inférieur.

Compétition

Conséquence : la profession s’appauvrit. Selon un sondage dévoilé en novembre par le syndicat Royal College of Nursing, plus de 50 % des 1 200 infirmières interrogées ont affirmé avoir dû faire des heures supplémentaires ou prendre un second emploi pour boucler leurs fins de mois. Le salaire moyen réel(1) a diminué de 9 % depuis 2010. « C’est la première fois dans ma carrière que je vois des infirmières dépendre des allocations et des banques alimentaires », a déploré Andrea Spyropoulos, présidente du syndicat. Le RCN pointe aussi la « baisse de moral » des soignantes, mises en compétition. « Trois infirmières de grade 7 sont parfois obligées de postuler pour un seul poste. Ce qui signifie une baisse de revenus pour deux d’entre elles », explique la présidente. « Je reçois de nombreux appels d’infirmières malmenées par leurs propres collègues, a révélé la députée Cecilia Amin. Nous devons prendre soin les unes des autres. »

1– L’augmentation du salaire est inférieure à celle de l’inflation.