Privé de la plupart de ses services, l’Hôtel-Dieu n’est toujours pas le centre de consultations sans rendez-vous annoncé par l’AP-HP. Le plus ancien hôpital de la capitale attend d’être fixé sur son sort.
Deux ans que l’Hôtel-Dieu n’en finit pas de fermer. Et autant que syndicats, élus locaux et personnels se mobilisent pour éviter le démantèlement d’un équipement de santé récemment rénové et totalisant 250 lits et 43 000 passages aux urgences en 2011. Au printemps 2013, la direction de l’AP-HP
Peine perdue : début novembre, le service des urgences est officiellement fermé. Pompiers et ambulances n’amènent plus de patients ; seuls ceux qui se présentent sont pris en charge. « Nous pensons que l’objectif de l’AP-HP est de réaliser une opération immobilière, accuse Rose May Rousseau, secrétaire générale de l’Usap-CGT Ile-de-France. Ils tenteront de mettre en place cet hôpital sans lits, et comme ça ne marchera pas, ils revendront le bâtiment. » Situé sur l’île de la Cité, face à Notre-Dame, l’établissement pourrait permettre de réaliser une opération juteuse… « Mais, il faut tenir compte des besoins en santé des Parisiens, remarque Olivier Youinou, secrétaire général adjoint chez Sud Santé. Actuellement, les autres services d’urgence connaissent des pics à plus de 250 % d’occupation… »
Fin novembre, en plein cœur du conflit, Mireille Faugère, directrice de l’AP-HP, est remplacée par Martin Hirsch
Martin Hirsch s’est également engagé à rouvrir le dialogue avec les personnels et les partenaires sociaux. « Les promesses ne suffisent pas, lance la syndicaliste CGT. Nous voulons qu’il prenne en considération notre projet, qui consiste à maintenir des services avec hospitalisation sur place. »
Deux rendez-vous ont déjà été organisés entre le nouveau directeur et les syndicats, d’une part, et avec les représentants de la CME, d’autre part. Au rang des propositions : la sortie du groupe hospitalier Paris-Centre. « Tant que nous ne connaissons pas le projet médical de l’établissement, nous ne voyons pas d’intérêt à nous prononcer sur ce point », remarque, à ce propos, Olivier Youinou. Un prochain rendez-vous est attendu ce mois-ci. « Nous ne sommes pas opposés au projet de centre de consultation d’urgence, ajoute le secrétaire général adjoint de Sud Santé. L’accès à une médecine générale et spécialisée de proximité, à des tarifs opposables, est très intéressant. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de la prise en charge des urgences dans Paris-Centre. »
1– La direction de l’AP-HP n’a pas donné suite à nos demandes d’interview.
2– Ancien président d’Emmaüs et Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté.