Les patients, prochains otages ?

La guerre entre hôpitaux publics et hôpitaux privés est, en France, une véritable institution. Depuis le début du quinquennat de François Hollande, l’esprit belliqueux est particulièrement vif. Déjà, avant l’élection présidentielle, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) avait donné le ton avec la publication de son livre blanc, véritable attaque en règle contre les hôpitaux publics, accusés de baigner dans une « culture du déficit ». La Fédération hospitalière de France (FHF) n’avait pas manqué de contre-attaquer dans un communiqué, accusant le secteur privé d’être mu par la seule volonté de « faire main bassse sur les fonds de l’assurance maladie, au mépris de l’intérêt général ». Nous sommes coutumiers de ces joutes verbales au sommet entre fédérations – sur le terrain, il peut en être autrement – et dont se moquent certainement les patients au fond de leur lit d’hôpital ou de clinique. Du moment qu’ils ne sont pas les otages de cette guerre public-privé ! On n’en est pas encore là… Quoique. Dernièrement, en pleine négociation sur les tarifs auxquels l’assurance maladie rembourse les établissements de santé, la colère des cliniq : ues privées a atteint un point inégalé. Outre une guérilla juridique(1), la FHP menace, à l’heure où nous metttons sous presse, de geler 3 000 embauches, dont 1 000 emplois d’avenir, et de boycotter l’accueil en stage des élèves infirmières ! Des salariés et près de 32 000 étudiants pris en otage d’un conflit qui les dépasse, parce que le dialogue ne passe plus entre un gouvernement et les représentants des cliniques privées… C’est tout simplement ahurissant et inacceptable !