Le Réseau de pratiques avancées en soins infirmiers vient d’être créé. Rencontre avec Florence Ambrosino, Idel coordinatrice et l’une des trois « copilotes » du Repasi.
L’INFIRMIÈRE MAGAZINE : Comment est né le Repasi ?
FLORENCE AMBROSINO : Le troisième plan cancer [lancé le 4 février, NDLR] prévoit la création du métier d’« infirmière clinicienne en cancérologie », et celle d’un master dédié, en 2016. Cela nous a fait bondir : il y a déjà une formation en cancérologie. Ce master en sciences cliniques infirmières existe depuis 2009, en cohabilitation entre l’École des hautes études en santé publique et l’université Marseille-Provence. Entre les personnes déjà diplômées et celles qui vont l’être en juin, une centaine d’infirmières ont déjà suivi cette formation. Cela faisait un moment que nous pensions à créer une association d’« infirmières de pratiques avancées ». L’annonce du plan cancer nous a donné un coup d’aiguillon.
L’I. M. : Qui sont les infirmières de pratiques avancées ?
F. A. : Outre les titulaires du master sciences cliniques infirmières, nous rassemblons les personnes qui ont suivi une formation de spécialiste clinique via le master de l’Institut Sainte-Anne et l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines, ou qui ont eu une formation de clinicienne à l’Institut Isis. Notre pratique est fondée sur des données probantes de la recherche. Nous possédons une expertise centrée sur le patient, dans des domaines comme la coordination, la gérontologie, la cancérologie, le soin palliatif. Nous travaillons en pluridisciplinarité. Avec une connaissance de la politique de santé et des systèmes de remboursement.
L’I. M. : Que revendiquez-vous ?
F. A. : Nous voulons que notre statut soit pleinement validé et reconnu, comme c’est le cas dans les pays anglo-saxons. Nous avons une vraie utilité. De façon institutionnelle, les infirmières de pratiques avancées peuvent faire partie des comités qui sont décideurs pour la certification, pour faire des plans d’amélioration, des chemins cliniques ou autres. Cela serait intéressant de nous positionner, que ce soit dans les institutions ou en libéral, pour que nous puissions obtenir des budgets, des salaires qui correspondent à notre expertise.
L’I. M. : Comment votre réseau va-t-il fonctionner ?
F. A. : Dans un premier temps, on essaie de s’identifier et de se mobiliser. Nous allons mailler le territoire. Nous considérons que nous sommes des personnes ressources pour le patient, pour les professionnels de santé, pour les institutionnels ou les politiques. Au lieu de crier « Reconnaissez-nous ! », nous allons montrer que nous sommes là, que nous pouvons agir. Chaque fois que quelqu’un aura besoin d’une expertise, d’un conseil, d’une formation, il pourra faire appel à nous. Nous allons prochainement mettre en ligne un site Internet. L’adhésion au Repasi se fait à partir du site Internet de l’Anfiide
1- Association nationale française des infirmières et infirmiers diplômés et étudiants. www.anfiide.com/ANFIIDE/Bienvenue.html