Le récent décès d’une patiente dans un service d’urgence a touché chacun d’entre nous. Consternation et colère ont suscité les réactions les plus vives, voire des jugements hâtifs, sans que rien ne parvienne à effacer l’émotion d’un événement aussi soudain que douloureux pour tous ceux qui sont concernés par ce drame. On comprend que les proches de la patiente, choqués, puissent réagir avec ressentiment à l’encontre du système de santé dans son ensemble. Face à la culpabilité induite par le déferlement des avis tranchés et délétères, on ne peut être surpris par la mise en cause de l’institution hospitalière. Pourtant, l’accusation ne résoudra rien. Le temps de la réflexion est venu, qui doit conduire, avec modération et objectivité, à la restitution de conclusions constructives pour l’avenir. On imagine combien un tel drame a pu affecter l’équipe soignante montrée du doigt pour des manquements qui seraient à l’origine du décès. Comment ces professionnels font-ils aujourd’hui pour poursuivre leur mission Comme l’a si justement souligné, il y a quelques jours, Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP, saluons le travail exemplaire que réalise le personnel hospitalier, défendons son savoir-faire. Et si l’organisation a failli dans cette situation, alors décryptons-la pour trouver comment éviter un nouveau drame. Il semble qu’il y ait eu des étapes imparfaites dans le circuit de prise en charge. Il faut les identifier et enclencher les dispositions nécessaires. Trouver un coupable ne soulagerait ni la peine ni les sentiments d’impuissance et de culpabilité qui peuvent influer sur l’attractivité d’une profession. Si le manque d’effectifs ne peut être mis en cause dans ce cas-ci, espérons qu’il ne le sera jamais en France. Soyons vigilants, pour ne pas renforcer les résultats d’une étude européenne récente
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