Éducation thérapeutique, aromathérapie… Lors de la Journée paramédicale organisée par les Hôpitaux universitaires Paris-Ouest (AP-HP), les soignants ont évoqué la diffusion du savoir-faire au sein de leur établissement.
Un « soin à part », que les soignants s’approprient avec lenteur. C’est le bilan dressé par deux infirmières référentes éducation de l’hôpital Corentin-Celton (AP-HP, Issy-les-Moulineaux), treize ans après la mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) au sein du service de réadaptation cardiaque. « L’ETP est vécue par certains patients comme indispensable et intégrée aux soins. Pour d’autres, il s’agit d’une “curiosité”, d’une démarche atypique », a résumé Catherine Le Moguen.
Quand les deux infirmières ont mis en place leur programme éducatif, cette pratique était très peu répandue en service de réadaptation cardiaque. À présent, l’ETP a assuré sa pérennité : permettant d’éviter complications et récidives, elle est inscrite dans les budgets. Les patients suivis se trouvent dans un état de fragilité particulier. Tourmentés par la peur de la récidive ou de la mort, il peinent à restaurer une image satisfaisante d’eux-mêmes et à retrouver une vie normale. Catherine Le Moguen a souligné l’importance d’adopter « une attitude active », ouvrant sur l’écoute du patient, la prise en compte de ses impératifs sociaux, tout en lui apportant des connaissances qui l’aideront à « construire un nouveau projet de vie en prenant en compte de nouvelles contraintes ».
Irène Duquenne a, quant à elle, insisté sur les bénéfices du « compagnonnage » pour transmettre ce savoir-faire particulier. Aborder de manière très pratique la mise en place d’ateliers d’éducation ou d’entretiens individuels permet aux soignants de dépasser leurs peurs. Un programme va également être mis en place au sein du groupement hospitalier afin de coacher les jeunes diplômées souhaitant pratiquer une activité éducative.
Nathalie Mathe, cadre de santé à Corentin-Celton, a présenté une évaluation des pratiques professionnelles (EPP) visant à comprendre pourquoi les taux d’escarres importées ou acquises dans les unités de soins du groupement hospitalier étaient supérieurs à la moyenne de l’AP-HP. Les résultats des études menées en 2013 sont parlants : seulement 43 % des patients porteurs d’escarres hospitalisés au GH ont bénéficié d’un support de traitement adapté. L’étude a révélé une insuffisance de l’évaluation du risque d’escarres (avec l’échelle de Braden) lors de l’admission des patients. En matière de prévention, seulement 44 % des patients non porteurs d’escarres ont vu leur risque évalué. Les chiffres sont très variables en fonction des trois sites du GH
1- Vaugirard, Corentin-Celton, Hôpital européen Georges-Pompidou.
→ Lors de l’intervention des représentants de la cellule clinique institutionnelle du GH de Valenciennes, l’auditoire était captivé. Sous forme de diffusion, d’application ou de toucher-massage, les huiles essentielles y sont employées comme soin complémentaire. Pour contrer les réticences des professionnels, un protocole calqué sur ce qui est mis en place pour les médicaments a été établi. Le recours à l’aromathérapie se fait sur prescription médicale, à la demande d’un soignant. L’accord du patient est obligatoire, et des tests dermatologiques sont opérés. L’application du soin est tracée, ainsi que son efficacité.
→ L’usage de l’aromathérapie a vu le jour en service de gérontologie. Face à des patients polypathologiques, souffrant de mille maux, physiquement et moralement, les huiles essentielles apaisent. Afin d’étendre cette pratique à l’ensemble des pôles du GH, des référents ont été nommés. Ils se rendent au lit du patient pour conseiller le médecin prescripteur. Ces experts organisent également des formations adaptées dans chaque pôle.