Le 4 mars, les étudiants en soins infirmiers manifestaient contre le refus des cliniques de les accueillir en stage. Une mobilisation nationale.
Ils étaient 15 000 à battre le pavé à travers toute la France. Les étudiants en soins infirmiers ont répondu au mot d’ordre lancé par leurs délégués locaux et nationaux. Alors que la Fédération hospitalière de France (FHF) assure que les 9 397 étudiants dont les stages dans des hôpitaux et cliniques privées ont été annulés ont pu être replacés dans le secteur public, les inquiétudes persistent. L’éventuelle surpopulation des stagiaires au sein des services risque d’être préjudiciable à la qualité de l’enseignement, alerte la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Dans un service de psychiatrie marseillais, ils seraient ainsi 10 à cohabiter face à un nombre restreint de formateurs. À l’origine du boycott, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) affirme « comprendre les inquiétudes des étudiants infirmiers quant à l’avenir de leur formation et de leur emploi ». Enfonçant encore le clou, elle estime que leur « présence dans la rue prouve que le problème de leur accueil dans de bonnes conditions reste entier ».
Une attitude qui exaspère la FHF. Celle-ci dénonce un « nouveau caprice des cliniques commerciales [qui] a au moins le mérite de révéler le vrai visage des établissements privés ». Il se pourrait, paradoxalement, que le pavé jeté dans la mare par l’hospitalisation privée bénéficie aux étudiants infirmiers. À Paris comme ailleurs, des délégations ont été reçues par les ARS, les instances régionales et les autorités publiques de santé pour exprimer leurs préoccupations. Après une rencontre au ministère, la Fnesi annonçait dès le 4 mars avoir obtenu des avancées très significatives. Intégration du modèle démocratique universitaire dans les Ifsi, promotion des conventions entre régions et Crous pour une égalité des bourses et création d’un cahier national pour la formation des tuteurs de stage en sont les piliers.