Dépassements d’honoraires, délais d’attente… Les agents de la fonction publique ne sont pas mieux lotis que les salariés du secteur privé sur le plan de leur santé.
Quatre fonctionnaires sur dix déclarent avoir renoncé à des soins ou à des consultations médicales au cours des douze derniers mois, majoritairement en raison d’un coût trop élevé. Tel est l’un des résultats émanant d’une enquête en ligne
Les agents hospitaliers semblent, eux, moins concernés par les dépassements d’honoraires (39 %). Mais, malgré un dispositif
Franck Von Lennep, directeur de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, a tenu à relativiser ces résultats en soulignant les limites des enquêtes en ligne. « Il s’agit davantage d’une photographie que d’un sondage, a-t-il insisté. Il manque des données importantes en fonction du sexe, de l’âge, de la catégorie d’emploi. Or, il y a fort à parier que les résultats ne sont pas les mêmes pour les catégories C et A. » Le chercheur a tenu à souligner que la situation financière n’est pas la seule explication de cette situation. « Il y a une dimension culturelle et normative qui fait que certaines catégories de la population consultent moins, argue-t-il. Les notions d’accessibilité géographique et temporelle peuvent également être en cause. » En population générale, les statistiques du renoncement aux soins pour raisons financières sont relativement stables depuis plusieurs années, à environ 15 %.
1- Enquête conduite par la Mutuelle Interiale et le groupe Moniteur en décembre et janvier derniers.
2- Article 44 de la loi n° 86-33 du 9 janv. 1986.
Alors que certains s’inquiètent des renoncements aux soins et de l’augmentation du reste à charge en France, les données comparatives semblent plutôt rassurantes. « La France est le pays où la part de la population qui consulte un généraliste est la plus élevée, a remarqué Caroline Berchet, analyste des politiques de santé pour l’OCDE, intervenant à la table ronde. Environ 86 % des Français contre, par exemple, 58 % des Finlandais ou 66 % des Suisses, ont consulté leur généraliste au cours des douze derniers mois. Une situation qui s’explique sans doute par une organisation différente des systèmes de soins. Le recours au spécialiste est moins fréquent : environ 56 % des Français en ont consulté un dans les douze derniers mois. Mais, ce qui frappe l’analyste, c’est surtout l’existence d’inégalités d’accès à ces médecins : « La France figure parmi les champions de l’inéquité. Seulement 45 % du quintilé de population ayant le revenu le plus bas a pu consulter un spécialiste dans les douze derniers mois, contre 68 % des plus riches. »