L'infirmière Magazine n° 343 du 15/04/2014

 

ÉDITORIAL

KAREN RAMSAY  

Chaque année, la démarche est la même : on prend le pouls, on pèse et soupèse ceci et cela, on se félicite de l’état général du sujet ou on ajuste le traitement en cas de carences ou de fortes températures. Le baromètre des droits des malades a livré, fin mars, les résultats de son étude annuelle (lire p. 8). Certains chiffres sont rassurants : le corps médical garde son pouvoir prescripteur chez 97 % des personnes interrogées. Mais qu’en est-il des « points noirs » qui témoignent de lacunes persistantes en matière d’information ? En effet, 17 % des usagers ne savent pas qu’ils peuvent refuser ou interrompre un traitement et 22 % ne sont pas conscients qu’ils peuvent exercer un recours pour une indemnisation en cas de problème grave lié aux soins. À qui la faute ? À une politique hospitalière encore trop nébuleuse ? Au soignant trop englué dans ses tâches ? Au patient peu réceptif car trop infantilisé ? Au-delà de ces chiffres, le baromètre 2014 démontre que, d’une part et d’autre de la chaîne du soin, des efforts doivent encore être consentis pour garantir un meilleur accès à l’information. Car un patient bien informé est un usager plus autonome. D’où l’idée de la signalétique « médicale-amicale » imaginée par les étudiants de l’École supérieure d’art et design pour les jeunes patients du service de Médecine physique et de réadaptation pédiatrique (MPR) de Saint-Étienne. Une série de pictogrammes a ainsi été imaginée pour faciliter l’orientation et participer à l’autonomie du patient. Cette réflexion autour de la mise en place de supports visuels témoigne de la nécessité de repenser le rôle du patient comme acteur de sa propre santé. Une priorité et un défi pour tous !