L'infirmière Magazine n° 344 du 01/05/2014

 

SOINS INTENSIFS

ACTUALITÉ

LAURE DE MONTALEMBERT  

Plus d’un tiers d’entre eux souffrent de dépression un an après leur sortie d’hôpital, selon une étude scientifique.

Il semblerait que les conséquences d’un passage dans un service de réanimation ou de soins intensifs aient été très sous-évaluées. Selon une étude parue en avril dans la revue The Lancet Respiratory Medicine(1), un tiers des 821 patients hospitalisés pour un choc septique ou un syndrôme de détresse respiratoire aiguë, souffrent de dépression un an après leur sortie. Selon les observations des chercheurs, cet état dépressif est davantage lié à des troubles somatiques (faiblesse, altération de l’appétit…) les empêchant de reprendre une activité professionnelle comparable à celle qu’ils exerçaient auparavant, qu’à des désordres cognitifs.

Par ailleurs, les auteurs de l’étude ont diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique chez 7 % des patients interrogés, soit cinq fois moins que les cas de dépression. « La reconnaissance croissante des effets négatifs liés à un épisode critique de santé engendre l’apparition de nouvelles questions (…) en particulier dans le domaine de la prévention et du traitement de ces conséquences négatives », peut-on lire dans l’analyse des résultats de cette recherche.

Comorbidités

Parmi les pistes avancées par les chercheurs, une revue plus complète des comorbidités dans les antécédents des patients est évoquée. La prescription systématique de traitements pharmaceutiques contre la dépression est également envisagée. Mais, le plus important reste de bien identifier l’apparition des symptômes avant qu’ils ne deviennent véritablement invalidants.

1- Jackson J.-C., et al., « Depression, post-traumatic stress disorder, and functional disability in survivors of critical illness in the BRAIN-ICU study : a longitudinal cohort study ».