Le développement tous azimuts des supports informatiques dans le domaine de la santé ne va pas sans poser de questions à chacun d’entre nous, en particulier aux infirmières et aux cliniciens. Évidemment, le fantasme de la rapidité de l’information, du don d’ubiquité offert à chaque professionnel, où qu’il soit à l’hôpital, est séduisant : nous pouvons tout savoir, vite et partout. Mais la communication transparente de données confidentielles n’est pas aussi sécurisée qu’il n’y paraît. La faille vient de données telles que la date de naissance du patient, son sexe, son nombre d’hospitalisations dans un établissement, dans une année, etc. Pris individuellement, ces éléments ne trahissent pas l’identité d’une personne, mais croisés entre eux, ils permettent d’y parvenir ! Selon le rapport sur la gouvernance et l’utilisation des données de santé, remis par Pierre-Louis Bras et André Loth en septembre dernier à la ministre de la Santé, 89 % des personnes hospitalisées une fois, et 100 % de celles hospitalisées à deux reprises sont identifiables grâce au fichier PMSI
Les parades porteront sur le cryptage ou l’anonymisation des données, mais surtout sur la confiance que nous portent les patients et sur notre capacité à garder, scellé par le colloque singulier, l’absolu secret de la relation de soins.
1- Programme de médicalisation des systèmes d’information.