L'infirmière Magazine n° 344 du 01/05/2014

 

PROFESSION

ACTUALITÉ

AVELINE MARQUES  

L’Ordre des chirurgiens-dentistes milite pour que ces derniers puissent, au même titre que les médecins, prescrire des actes infirmiers.

Louées par une multitude de rapports parlementaires, les coopérations entre professionnels médicaux et paramédicaux se heurtent à de nombreuses réticences. En février, une étude(1) révélait que deux tiers des généralistes renâclent à déléguer aux infirmières. Une défiance qui tranche avec le volontarisme affiché par la profession des chirurgiens-dentistes. Dans un récent courrier adressé à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), l’Ordre a plaidé pour la possibilité d’une collaboration entre les 43 000 spécialistes, dont 8 % exercent à l’hôpital, et les 600 000 infirmières. « Nous souhaitons qu’un chirurgien-dentiste puisse prescrire des soins infirmiers », explique le Dr Alain Moutarde, secrétaire général de l’Ordre. Bien que reconnus en tant que profession médicale, les praticiens se heurtent au Code de la santé publique, qui restreint cette possibilité aux seuls médecins.

Lissage

L’article R. 4312-29 stipule, en effet, que « l’infirmière applique et respecte la prescription médicale écrite, datée et signée par le médecin prescripteur, ainsi que les protocoles thérapeutiques et de soins d’urgence que celui-ci a déterminés ». « L’Ordre a demandé à la DGOS un lissage des textes pour remplacer le terme de « médecin » par « profession médicale » », développe le secrétaire général. Une « première étape » réglementaire indispensable à toute coopération.

1- « Les médecins généralistes face au paiement à la performance et à la coopération avec les infirmiers », Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.