L'infirmière Magazine n° 345 du 15/05/2014

 

FORMATION CONTINUE

FORMATION ANGLAIS

GWYNETH CAIRNS  

Le stress ressenti par les patients en soins intensifs peut les amener à souffrir de dépression, d’anxiété et du syndrome de stress post-traumatique. Ils peuvent ainsi développer des problèmes mentaux ou refuser la poursuite du traitement. Au Royaume-Uni, un projet, lancé par Dorothy Wade, psychologue et spécialiste des soins intensifs au University College London Hospital, tentera de déterminer l’impact des techniques infirmières sur la diminution du stress des patients et de proposer un soutien à ceux qui sont le plus affectés.

Le projet POPPI (1) utilisera diverses techniques : l’emploi d’un ton calme et doux, un langage corporel non agressif, un contact visuel, une écoute attentive et du temps donné aux patients pour s’exprimer. Les appareils de respiration artificielle et les sédatifs peuvent gêner la communication ; il est alors conseillé d’employer un système d’images ou une tablette. Le patient doit aussi être rassuré si les sédatifs provoquent des hallucinations.

Une fois la phase critique écartée, les patients répondront à un questionnaire qui permettra au personnel soignant d’identifier ceux qui ont besoin d’un soutien supplémentaire. Des infirmières, formées à la thérapie cognitivo-comportementale, proposeront trois séances de soutien, où le patient pourra partager ses craintes et son expérience aux soins intensifs.

Elles l’aideront à adopter un autre regard sur les évènements, par exemple, à considérer la visite du médecin comme routinière et bénéfique plutôt que synonyme de mauvaises nouvelles.

Elles le formeront également aux techniques de respiration et de méditation et proposeront des vidéos de témoignage de « survivants » du stress aux soins intensifs.

1- Psychological outcomes following nurses-led preventive psychological intervention for critically ill patients (retombées psychologiques suite à l’intervention psychologique préventive menée par des infirmières sur des patients profondément affectés).