L'infirmière Magazine n° 346 du 01/06/2014

 

ÉDITORIAL

KAREN RAMSAY  

Avant, il était seul, dépendant, se laissant docilement guider tout au long de son parcours de soin, accroché aux paroles et recommandations des médecins et soignants… Mais ça, c’était avant ! Aujourd’hui, le patient est 2.0, ultra-connecté, prompt à s’autodiagnostiquer et à s’automédicamenter (parfois à tort), adepte des forums, friand d’actus sur la maladie et d’avis experts. Création de réseaux sociaux à destination des patients (My Hospi Friends ou Hôpital Affinité, par exemple), de sites d’information médicale et de plate-formes communautaires entre patients et experts (Bepatient), de communautés mobiles de professionnels de la santé et d’applications de suivi de pathologies… Tous des témoins de cette révolution numérique au cœur du monde de la santé. Ébranlée, la sacro-sainte structure du savoir vertical où siègaient, en haut de l’échelle, les blouses blanches ? Si elle a légèrement tremblé, elle ne rompt pas ! Car les établissements de santé et les professionnels du médical et du paramédical, scrutés sous tous les angles par ce public de plus en plus alerte, renchérissent en misant, eux aussi, sur les réseaux. Communiquer oui, mais communiquer bien. Il y a les maux à panser et les mots à penser ! Ainsi, l’Agence régionale de santé (ARS) Rhône-Alpes a lancé récemment sa page Facebook : « Quoi de neuf docteur ? Je me forme et je m’installe en Rhône-Alpes. » On parle aussi de plus en plus des hôpitaux connectés et des blogs de médecins et de soignants. L’hôpital, devenu espace numérique et interactif, se dévoile donc, et s’adapte aux besoins d’informations du patient. Un changement de comportement, une participation active du patient à l’univers du soin, un rapport différent entre le soignant et le soigné… Et si le patient était acteur aussi de cette évolution ?