L'infirmière Magazine n° 346 du 01/06/2014

 

HÔPITAL DE JOUR

ACTUALITÉ

KAREN RAMSAY  

Une enquête nationale a porté sur le ressenti des patientes atteintes d’un cancer du sein et des infirmières en hôpital de jour.

L’enquête « Temporelles » (1), dont les résultats ont été dévoilés le 20 mai dernier, a posé un autre regard sur l’hospitalisation de jour et son impact sur la vie des principales concernées : la perception qu’ont les patientes du temps passé à l’hôpital de jour (HDJ) et la représentation du rôle infirmier que s’en font les soignantes. Pour chaque administration de traitement, les patientes passent en moyenne trois heures en HDJ, dont environ 1 h 30 pour la perfusion et 50 minutes d’attente. Bien que parfois jugé « contraignant », ce temps est utilisé par 88 % des patientes pour échanger entre elles, « de ce que l’on vit, de choses qu’on a du mal à aborder dans le contexte familial, pour préserver sa vie de couple, ses enfants, ses amis », a confié Laëticia Perpere, une patiente. « L’HDJ est un espace de vie, un lieu d’échanges », a résumé le Pr Xavier Pivot, oncologue au CHU de Besançon.

Interactivité

Un dialogue se met également en place entre l’infirmière et la patiente. Elles sont d’ailleurs nombreuses à préférer les interventions sous-cutanées aux intraveineuses : « Le risque infectieux plus élevé et les gestes techniques exigés lors des interventions intraveineuses amènent moins d’interactivité », a expliqué Gilles Nallet, IDE à l’Institut régional fédératif du cancer de Besançon.

Les perceptions des soignantes et des patientes sont en décalage, car si 83 % des patientes se disent satisfaites du soutien des infirmières, 70 % des soignantes estiment ne pas consacrer assez de temps à chaque patiente. Une contrainte accentuée par les tranches horaires d’ouverture et de fermeture des HDJ. Et si elles disposaient de plus de temps, 57 % des soignantes privilégieraient l’information auprès des patientes. D’où l’importance d’une expertise dans le traitement du cancer.

1- Enquête menée par Kantar Health, pour le compte du laboratoire Roche. De février à août 2013, 3812 patientes et 630 infirmières ont été interrogées par questionnaire, dans 105 établissements hospitaliers publics et privés.