L'infirmière Magazine n° 347 du 15/06/2014

 

HOSPITALISATION

ACTUALITÉ

LISETTE GRIES  

Deux études, présentées au congrès Euroaenesthesia en Suède, début juin, pointent la qualité des soins en fin de semaine.

Deux études internationales récentes ont confirmé que les patients admis à l’hôpital pendant les week-ends ont un risque de mortalité plus élevé que ceux qui y entrent en semaine. Plus préoccupant encore, elles mettent toutes deux en cause la qualité des soins hospitaliers le samedi et le dimanche.

Agrégeant les résultats de 72 enquêtes menées dans le monde, concernant plus de 55 millions de patients, l’analyse du Dr Hiroshi Hoshijima, de l’université de Sendai (Japon), est sans appel : une admission dans un centre hospitalier le week-end représente un risque de mortalité de 15 à 17 % plus élevé. Deux facteurs majeurs peuvent expliquer ces résultats. « Premièrement, les soins donnés le week-end à l’hôpital sont de moins bonne qualité. Deuxièmement, les patients admis le week-end sont plus gravement malades », commentent les auteurs de l’analyse, jugeant la première explication « plus plausible ». Une seconde étude, menée par le Dr Felix Kork et le Pr Claudia Spies, de l’université berlinoise Charité, corrobore ces résultats. Les données croisées de 219 000 patients admis en chirurgie montrent que la mortalité post-opératoire augmente de 22 % le week-end.

Février, plus mortel

Les patients ont également plus de risques de mourir des suites d’une opération pratiquée l’après-midi (+ 22 %) et en février (+ 16 %). Pour les auteurs de l’étude, les explications pourraient être multiples. « Il se peut que la qualité des soins varie entre la semaine et le week-end », avancent-ils. Bien que les calculs aient pris en compte les facteurs de risque, comme les opérations réalisées en urgence, il n’est pas exclu que les patients pris en charge l’après-midi ou les week-ends aient été plus gravement malades. Enfin, les données relatives au mois de février demandent à être approfondies.