L'infirmière Magazine n° 347 du 15/06/2014

 

SOINS INFIRMIERS

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… COLLOQUES

CLAIRE POURPRIX  

Depuis sa création en 1988, l’Association pour la recherche et la formation des infirmières (Arfi) se mobilise pour valoriser le rôle des IDE au sein des équipes pluridisciplinaires. Son 26e colloque, qui s’est tenu à Saint-Étienne fin mai, a rassemblé plus de 1 400 soignantes.

Qu’il s’agisse d’une étude sur le bruit en réanimation, de l’apport de la simulation dans la formation, de la mise en place d’ateliers d’éducation thérapeutique autour du pied diabétique ou encore, de l’expérience d’une infirmière en psychiatrie en tant que co-thérapeute dans le psychodrame psychanalytique, le colloque de l’Arfi a fait la part belle à l’initiative infirmière.

L’équipe infirmière du service de réanimation B du CHU de Saint-Étienne a ainsi exposé son rôle déterminant dans le recueil de données et la surveillance des traumatisés crâniens. Elle a détaillé la prise en charge dans les cas modérés (observation de la motricité, évaluation du score de Glasgow, surveillance pupillaire, de la glycémie, de la natrémie), graves et sévères (avec des actions sur le métabolisme cérébral et la perfusion cérébrale), l’objectif de la réanimation étant de maintenir le débit sanguin cérébral et de limiter les lésions secondaires.

Démarche unique en Isère

En plus de l’aspect technique de la prise en charge, l’équipe a souligné son rôle dans l’accompagnement des familles. Les infirmières, qui ne disposent pas d’une formation particulière pour exercer ces soins très techniques, ont rappelé l’importance de « l’entraide entre collègues, permettant une bonne formation sur le terrain » et de « l’accompagnement de l’équipe ».

Dans un autre domaine, le réseau VISage, implanté à Vienne (Isère), a présenté une démarche unique en France de prise en charge coordonnée du patient âgé insuffisant cardiaque, qui valorise le travail des infirmières libérales. Basé sur un dossier communicant accessible aux soignants concernés (Idel, médecins traitants, cardiologues…) et aux services médico-sociaux, ce suivi permet de maintenir à domicile, dans des conditions satisfaisantes, des patients qui ne rentrent pas dans le cadre de l’éducation thérapeutique. L’infirmière peut solliciter l’avis du médecin ou du cardiologue en postant un message sur le dossier communicant ou leur répondre. Le dossier, qui comprend tout l’historique du suivi – diagramme de poids, pression artérielle systolique, dyspnée, œdèmes, fréquence cardiaque, indications de traitement –, est accessible aux établissements sanitaires du secteur en cas d’hospitalisation.

L’ensemble des présentations avait vocation à servir d’exemple : elles pourront être partagées entre les professionnels et transposées dans d’autres disciplines. Ces projets ont fait l’objet d’un accompagnement par l’Arfi pendant un à deux ans. La prochaine édition du colloque en soins infirmiers aura lieu le 9 avril 2015.

En complément des propositions de sujet spontanées, un appel à projets sera lancé ce mois-ci.

PROCÉDURES

L’identitovigilance, l’affaire de tous

Les représentants de la cellule d’identitovigilance du CHU de Saint-Étienne ont diffusé un film réalisé par l’équipe. Quatre saynètes rappellent qu’une confusion d’identité est vite arrivée et que les conséquences peuvent être graves… Pour y remédier, l’équipe a rappelé l’importance de respecter les procédures et une règle d’or tout au long du parcours de soins du patient : « Toujours vérifier son identité par des questions ouvertes. »

À Saint-Étienne, des mesures simples, mais efficaces, ont été adoptées : « Nous avons travaillé sur la gestion des étiquettes et mis en place des pochettes spécifiques. Un logo “alerte homonyme” est utilisé depuis 2012 pour éviter les incidents lorsque plusieurs patients portent le même nom ou des noms approchants », explique le Dr Pascale Oriol, responsable de l’unité d’hémovigilance.

Les personnels sont régulièrement sensibilisés et formés ; l’identito­vigilance entre dans la culture. Une charte de confiance est en cours d’élaboration pour encourager les personnels à déclarer les événements. « Notre objectif n’est pas de sanctionner les fautifs, rappelle-t-elle, mais, de pouvoir débriefer ensemble pour pointer les défaillances et voir ce que l’on peut mettre en place pour les éviter. »