Le traitement du cancer par chimiothérapie est généralement administré par perfusion à l’aide d’une chambre implantable. Une technique qui n’est pas sans rique d’infection et de complications. Bonnes pratiques.
La plupart des traitements par chimiothérapie sont administrés par perfusion. Dans la majorité des cas, on opère à l’aide d’une chambre implantable, consistant en un réservoir d’accès vasculaire central, implanté sous la peau. L’objectif est d’épargner le capital veineux du patient au cours des traitements veino-toxiques de longue durée.
– Administrer des médicaments, réaliser des prélèvements sanguins et des transfusions ;
– Éviter les injections périphériques ;
– Préserver le capital veineux du patient ;
– Améliorer le confort du patient ;
– Assurer une meilleure sécurité (si le site est bien utilisé) ;
– Permettre le passage de produits pouvant entraîner une altération du capital veineux périphérique (chimiothérapie) ;
• Description :
– Chambre : directement sous le plan cutané, en matière plastique ou métallique (voire en résine).
– Septum : membrane en silicone située dans la partie supérieure.
– Plate-forme de fixation indépendante : dans la partie inférieure, pour fixer la chambre implantable avec des sutures non résorbables.
– Cathéter : partie de la chambre qui va dans le vaisseau. Elle est amarrée à la chambre par une bague de sécurité en acier. Débit maximum : 40 ml/minute. Doit être radio-opaque.
– Réservoir : lieu d’échange entre le sang et le produit.
• Lieu d’implantation :
– Thoracique : veine sous-clavière ou veine jugulaire ;
– Iliaque : veine iliaque, veine cave inférieure ;
– Intra-artériel : in situ à un organe ;
– Intra-péritonéal : dans le péritoine ;
– Intra-rachidien : pour un traitement antalgique, canal arachnoïdien.
• Infection :
– Asepsie rigoureuse, environnement propre, matériel stérile à usage unique ;
– Désinfection de la peau ;
– Mettre un masque au patient et lui faire tourner la tête ;
• Risque de retournement de la chambre implantable :
– Avant de la manipuler, repérer obligatoirement la chambre entre 2 doigts ;
– Pour piquer, ne jamais la lâcher ;
– Pour dépiquer, ne jamais la lâcher.
• Thrombose veineuse ou obstruction du cathéter :
– Avant d’injecter, s’assurer de la perméabilité du cathéter, vérifier le reflux à chaque manipulation ;
– Après le reflux, faire un rinçage abondant ;
– Remplir une seringue de sérum physiologique et pousser : en cas de résistance, il y a obstruction, cesser de pousser ;
– Toujours rincer la chambre abondamment au moment du branchement/débranchement et entre chaque traitement.
• Risque d’extravasation : épanchement de produit injecté en dehors de la chambre avec diffusion dans les tissus péri-vasculaires.
• Risque de désunion du cathéter et de la chambre.
• Risque d’embolie gazeuse.
À retenir : Toujours travailler avec du matériel purgé et toujours manipuler en vase clos.
Prendre systématiquement des seringues à pas de vis.
Pour la perfusion d’une chimiothérapie :
– Compresses stériles ;
– Antiseptique ;
– Aiguille de Huber coudée ;
– Robinet à 3 voies ;
– Protège-robinet ;
– Prolongateur stérile ;
– 2 seringues stériles déjà remplies de sérum physiologique ;
– Une paire de gants stérile ;
– Casaque ou blouse, masque, charlotte ;
– Conteneur pour aiguilles souillées ;
– Pansement occlusif stérile ;
– Sérum physiologique en ampoules ;
– Crème anesthésiante à appliquer avant le déroulement de l’acte.
– Prévenir le patient de l’acte à réaliser et le rassurer.
– Prévention de la douleur avec pose des crèmes analgésiantes 1 heure à 1 h 30 avant le soin.
– L’installer confortablement en décubitus dorsal, si possible, sans oreiller, lui donner un masque et lui demander de tourner la tête dans le sens opposé au site.
– Vérifier l’intégrité de l’emballage de la chimiothérapie.
– Vérifier le protocole d’administration.
– Effectuer un lavage simple des mains ou un traitement hygiénique des mains par friction avec une solution hydro-alcoolique.
– Dégager le site d’injection et réaliser une première désinfection en quatre temps.
– Enfiler la blouse, mettre une charlotte et un masque.
– Préparer sur un plateau un paquet de compresses imbibées d’antiseptique, une ampoule de sérum physiologique ouverte sur une compresse, une aiguille à transfert (rose) emballage ouvert.
– Ouvrir l’emballage stérile des gants – qui sert ici de champ stérile –, et y déposer l’aiguille de Huber, le robinet 3 voies, le prolongateur, les seringues, le pansement, le protège-robinet.
– Enfiler un gant stérile et saisir une seringue déposée sur le champ.
– De la main non gantée, saisir l’aiguille rose, la décapuchonner et l’adapter sur la seringue.
– Prendre ensuite l’ampoule de sérum physiologique et remplir la seringue.
– Désadapter l’aiguille et la jeter dans le conteneur.
– Reposer la seringue sur le champ.
– Enfiler le second gant stérile et réaliser le montage du système.
– Poser l’aiguille de Huber, le prolongateur et le robinet à 3 voies sur le champ stérile.
– Le purger avec le sérum physiologique contenu dans la seringue et fermer le robinet.
– Désinfecter à nouveau le site implantable avec une compresse imbibée d’antiseptique.
– Localiser la chambre par palpation et l’immobiliser entre 2 doigts.
– Saisir le système monté et enfoncer l’aiguille perpendiculaire à la peau, au centre du septum, jusqu’a la butée métallique de la chambre (petit choc).
– Ouvrir le robinet à 3 voies, aspirer pour vérifier l’existence du re?ux sanguin puis rincer au sérum physiologique.
– Fermer le robinet et déconnecter la seringue.
– Protéger le site avec un pansement occlusif.
– Raccorder la perfusion au robinet à 3 voies.
– Réinstaller le patient.
– Éliminer les déchets contaminés.
– Effectuer un lavage simple des mains ou un traitement hygiénique des mains par friction avec une solution hydro-alcoolique.
– Vérifier l’absence d’air dans le circuit afin d’éviter un risque de reflux sanguin et de thrombose du cathéter.
– S’assurer du bon écoulement de la perfusion : en cas d’interruption, vérifier la position de l’aiguille et/ou l’absence de sang dans le cathéter.
– Éviter au maximum les manipulations sur le système pour limiter le risque infectieux (chez des personnes souvent immunodéprimées).
– Noter dans le dossier de soins, le déroulement de l’acte et les complications survenues.
– Préciser le matériel utilisé.
→ La prise en charge de la chimiothérapie à domicile est régie par l’arrêté du 20 décembre 2004, version consolidée au 26 mai 2005, qui vise à l’encadrer par des professionnels de santé, en termes d’assurance qualité et de sécurité du patient, dans l’environnement complexe du domicile.
→ En dehors d’une hospitalisation à domicile (HAD), il est impératif que cette prise en charge soit réalisée sous la férule d’un réseau en cancérologie constitué et fonctionnant au sens de l’article L. 6321-1 du Code de la Santé publique.
→ Seuls les infirmières à domicile spécifiquement formées peuvent administrer des chimiothérapies : une formation qui permet de connaître les produits anticancéreux, leurs risques et les bonnes pratiques : préparation, administration, gestion des excrétats, élimination des déchets, gestion des situations accidentelles….
→ L’infirmier doit indiquer le nom de l’établissement hospitalier dans lequel il a suivi cette formation spécifique. Il doit communiquer à l’Assurance maladie le protocole thérapeutique rédigé par le médecin prescripteur ; vérifier que le protocole comprend :
– les produits, les doses prescrites ainsi que leur mode d’administration ;
– le nombre de cures et de séances d’entretien des cathéters prévues ;
– les modalités de mise en œuvre de la thérapeutique, y compris les précautions et la surveillance spécifiques (chapitre 2, article 4 de la NGAP).
→ Prélèvements sanguins relevant du rôle sur prescription médicale : article R. 4311-7 du Code de la Santé publique modifié par le décret 2004-802 du 29 juillet 2004.
→ Injections relevant du rôle sur prescription médicale : article R. 4311-7 du Code de la Santé publique, modifié par le décret 2004-802 du 29 juillet 2004.
→ Surveillance relevant du rôle propre infirmier : article R. 4311-5 du Code de la Santé publique, modifié par le décret 2004-802 du 29 juillet 2004.
→ Loi HPST de 2009, indiquant que la réalisation d’une chimiothérapie à domicile est soumise à autorisation.
→ Sur Internet :
- Unicancer : http://www.unicancer.fr/
- Site de la Ligue contre le cancer : http://www.ligue-cancer.net/