La suspension de deux aides-soignantes d’un Ehpad lorrain sème une nouvelle fois l’émoi dans la profession et dans la société. Elles sont accusées d’avoir procédé à une contention irrégulière de résidents durant la nuit. Bien sûr, c’est inacceptable de maltraiter ainsi les patients. Ça l’est d’autant plus que l’on promeut à cor et à cri la bientraitance. Mais pourquoi ces professionnelles, expérimentées, ont-elles eu recours à ce traitement ? Si l’événement n’est pas, d’après la direction, lié à un manque d’effectif, on souligne l’absence de prescription et de traçabilité dans le dossier de soins de ces résidents âgés, souffrant de désorientation. Une infirmière ou un cadre étaient-il présents ? L’histoire ne le dit pas… Que penser de la probable solitude de ces soignantes face à des personnes de plus en plus dépendantes ? Sont-elles formées aux bonnes pratiques en matière de contention ? Il n’est pas rare que les aides-soignantes, travaillant en équipes de nuit, ne bénéficient d’aucun accompagnement de collègues diplômés, formés aux recommandations, ou soient en effectif trop restreint. Une étude récente de la Fnesi (Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers) met en lumière la désaffection des infirmières pour les Ehpad et la gériatrie. Ceux-ci bénéficient-ils des moyens qui leur permettent d’adapter la prise en charge à l’évolution des besoins de leurs résidents ? Concomitamment, le ministère canadien de la Santé et des Services sociaux (MSSS) préconise, dans un avis, la présence d’infirmières 24 h/24 dans les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). L’Ordre infirmier québécois salue cette mesure qui permet la promotion d’un modèle de soins infirmiers dont ont besoin des résidents âgés et dépendants. Un modèle ?