Enfin ! Les vacances bien méritées sont là. C’est le moment des bonnes résolutions et de s’occuper de soi. Dans votre sac de voyage, vous emporterez votre nouvelle brosse à dent connectée capable d’enregistrer vos performances bucco-dentaires et même de vous conseiller… Pleine de bonne volonté, vous ajouterez un embout intelligent à votre e-cigarette, relié à une application smartphone. Vous pourrez enfin maîtriser votre consommation… Être ou ne pas être… connecté, la formule culte shakespearienne version 2.0 s’impose, de plus en plus, face au boom des objets connectés. C’est l’invasion annoncée des capteurs, systèmes d’acquisition de données, en tous domaines, en particulier celui du bien-être et de la santé. Nous entrons dans l’ère de la numérisation du corps et son activité. Sommeil, nutrition, rythme cardiaque, etc. Nous sommes en mesure de collecter des données en permanence à toutes fins utiles. Innovation dernier cri : une solution de prise en charge des personnes vulnérables associant bracelet, service de téléassistance médicalisée et un « carnet de correspondance électronique », le tout relié à des capteurs physiologiques (poids, tension…) ! Cette révolution annoncée n’est pas sans nous interpeller. La frontière entre bien-être et santé est de plus en plus floue. D’un côté, les utilisateurs friands de ces multiples applications, souvent ludiques, décident de suivre en toute autonomie leur santé. Ce qui pose la question de la fiabilité des données et de leur divulgation sur les réseaux. De l’autre, on sollicite le patient, cas de la télémédecine ou de programmes d’éducation du patient, pour se former et pratiquer l’automesure. Le thème de la conférence d’ouverture de l’université d’été de la e-santé, « Numérique, la fin du système de santé publique », un brin provocateur, était pour le moins percutant. En attendant, bonnes vacances… déconnectées !