« Harcelée, humiliée »

(À propos de l’article « Chômage infirmier : la situation s’aggrave », Espaceinfirmier.fr, le 13/06)

• Après une expérience de 13 ans en tant qu’aide-soignante, j’ai voulu développer mes compétences et suivre une formation en soins infirmiers. Ce nouveau programme a été très enrichissant sur le plan personnel car je trouve qu’il ne positionne plus seulement la future IDE en tant qu’exécutrice des actes médicaux prescrits par ses supérieurs, imprégnés d’une culture où le patient est considéré comme un objet de soins. La nouvelle formation développe une vision du soin, ou plutôt du « prendre soin », en équipe pluridisciplinaire et prend en compte la singularité du sujet en soin. L’infirmière cherche à comprendre ses actions en appréhendant le patient et les siens sur les plans physiologiques, psychologiques, sociaux, éthiques, etc. (…)

• Un métier qui m’aurait passionnée si je n’avais pas vécu un burn-out en fin de formation.

L’engagement professionnel, l’envie d’apprendre, de donner, de partager ne suffisent plus. Mon parcours de stage durant les deux premières années ne m’a pas permis d’apprendre autant de gestes techniques que je l’aurais souhaité : « En première année, on ne laisse pas les élèves apprendre à faire des transfusions, des poses de cathéters… » ; en secteur libéral, j’étais « plus productive à faire des soins d’hygiène ». Et « en troisième année, tous les gestes doivent être acquis, on prend des stagiaires pour qu’elles fassent la moitié de notre boulot »… J’aurais préféré réaliser davantage de stages, de plus courte durée, pour acquérir un savoir-faire varié. J’ai été harcelée, humiliée devant des patients qui étaient choqués par la méthode d’apprentissage des professionnels de terrain.

• Critiquer le nouveau programme, les nouveaux professionnels, c’est facile. Je pense que chacun peut se remettre en cause et apprendre de l’autre. N’est-ce pas les fondements de la profession ? Les qualités humaines resteront mes priorités.

UNE INTERNAUTE