Elle ne tient qu’en une petite ligne mais est lourde de conséquences par les retombées qu’elle pourrait avoir sur le travail infirmier. Déjà, en avril 2013, les réactions ne s’étaient pas fait attendre à la suite de la proposition de la ministre de la Santé d’autoriser les infirmières à effectuer des vaccinations sans prescription « au sein d’une pharmacie ». « Et pourquoi pas dans un cabinet vétérinaire ou chez le dentiste ? », avait alors rétorqué le Syndicat national des infirmiers libéraux (Sniil), estimant que cette proposition sous-entendait que les infirmières ne pouvaient contribuer à la politique de santé publique qu’en étant « sous tutelle » de médecins ou pharmaciens. La bonne nouvelle, c’est que celle-ci ne figure plus dans le projet de loi transmis fin juillet au Conseil d’État. La mauvaise, c’est qu’elle se double cette fois d’un volet qui, s’il ne place pas le personnel infirmier sous la coupe d’un tiers, le supprime définitivement de la démarche de vaccination ! En effet, en juillet, Marisol Touraine évoquait, dans le projet de loi, la « possibilité pour les pharmaciens d’administrer certains vaccins sur prescription ». Incohérent, dites-vous ? Car quid de l’article du Code Civil qui stipule que seules les professions médicales, et par délégation, les IDE, sont autorisées à prodiguer de tels soins ? Les syndicats s’insurgent contre cette proposition car la compétence infirmière est clairement mise de côté. Un pas semblait pourtant avoir été fait en 2008, quand les infirmières avaient – enfin – été habilitées à vacciner sans prescription contre la grippe (voir p. 6). Une proposition incompréhensible donc, surtout quand on sait que cette « offre de proximité », que soutient ardemment la ministre, concerne 22 635 pharmacies… alors qu’il existe 57 100 cabinets d’infirmières libérales
1- Chiffres donnés par le Snil