Le métier de l’infirmière évolue. Depuis quelques années, sous l’effet combiné des réformes institutionnelles, des contraintes économiques, du besoin d’une meilleure attractivité de la profession, sont apparues, au sein des structures sanitaires, de nouvelles fonctions pour les infirmières : experte, coordinatrice, ressource, référente, consultante… Ces missions, qui redéfinissent la place de l’IDE dans le parcours de soin et concourent à l’émergence de nouveaux métiers à la limite du médical et du paramédical, correspondent souvent à des spécialisations (via la reconnaissance d’une expérience professionnelle, un DU, une formation spécifique, la recherche) dans des domaines divers : douleur, hygiène, oncologie, plaies et cicatrisations, nutrition, stomathérapie, maladie mentale dégénérative, recherche clinique, etc.
Si dans nombre de structures, le déploiement de ces compétences ne pose pas problème et ces soignantes aux missions transversales sont acceptées et reconnues, c’est loin d’être la règle générale. Lorsque certaines équipes ne se « déchargent » pas sur ces infirmières de la totalité des tâches concernées par leur fonction, elles rencontrent des difficultés pour se faire accepter par leurs collègues et pour collaborer avec les équipes soignantes en place sans bouleverser l’organisation des services et des unités. Leurs fonctions et leurs rôles sont méconnus et les modalités de leurs interventions sont mal définies. Leur compétence peut faire doublon avec celle d’autres soignants de l’unité, et leur dépendance hiérarchique n’est pas toujours clairement établie. Elles peuvent également se heurter à la méfiance des médecins, qui ne connaissent pas leur niveau de compétence.
Outre une reconnaissance salariale, il est nécessaire de mieux définir et mettre en avant le rôle, les missions et les responsabilités de ces infirmières.