L’habit ne fait pas le moine… mais il y participe ! L’uniforme militaire, la blouse blanche, le bleu de travail, le tailleur-talons hauts, le costard-cravate, autant de projections de soi et de représentations sociales que révèle la tenue : une position occupée, une charge de travail, un rôle bien défini, et le portefeuille en conséquence. Je m’habille donc je suis ? C’est la politique adoptée récemment par le CHU de Limoges(1) qui a demandé aux étudiants en médecine du service des urgences de troquer la blouse blanche pour une tunique bleue et un pantalon blanc. Un souci du détail – vestimentaire – marqué par le besoin de permettre aux patients de les distinguer des médecins confirmés, et motivé par des questions de sécurité : 17 agressions physiques et 12 agressions verbales ont été déclarées dans ce seul service des urgences en 2013. Car les patients et leurs familles, entourés de blouses blanches, ne comprenaient pas la lenteur de la prise en charge. Le coup de la blouse censé donc apaiser le coup de blues du personnel confronté à un métier difficile, et à ses conflits et tensions. Une bonne initiative qui a le mérite de distinguer les rôles, les missions et les responsabilités de chacun, mais aussi – et par extension – de protéger l’étudiant, tant médecin qu’infirmier, qui est là – devons-nous le rappeler ? – pour consolider ses connaissances et se familiariser avec la pratique. La démarche sera d’ailleurs étendue aux étudiants en soins infirmiers si elle se révèle concluante. Faut-il craindre d’être pris en charge par une tunique bleue et non une blouse blanche ? Certainement pas ! Le soin n’en sera pas moins professionnel et les gestes moins précis. Et non, le changement de maillot ne limitera pas le travail en cohésion d’une équipe. Au contraire, il contribuera au respect des compétences de chacun. Rose, vert, blanc, bleu, les équipes hospitalières affichent leurs couleurs. Le choix est vôtre.
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