La majorité des établissements octroyant plus de 20 jours de RTT par an sont des hôpitaux psychiatriques. À Paul-Guiraud (Villejuif), la renégociation des accords est houleuse.
Depuis le mois de mai dernier, une intersyndicale menée par SUD Santé tient un piquet de grève au groupe hospitalier Paul-Guiraud de Villejuif (Val-de-Marne) pour s’opposer au projet de la direction de réduire la journée de travail à 7 h 36, contre 8 heures sur une base hebdomadaire de 40 heures, et de limiter à 18 le nombre de RTT, contre 27,5 actuellement. C’était l’une des propositions formulées par l’Inspection générale des affaires sociales, fin 2013, dans un rapport qui n’épargne personne – direction, syndicats et tutelle – sur la gestion de cet hôpital psychiatrique, en proie à des conflits sociaux à répétition. La proposition est inacceptable pour les syndicats : « Nous perdrions 9,5 jours de RTT, c’est une attaque violente, brutale », s’indigne Joël Volson, secrétaire de SUD Santé.
L’intersyndicale a refusé de participer aux réunions de négociation, bloqué les admissions, occupé une partie des locaux de la direction – le tribunal de Melun a ordonné leur libération –, piraté le système informatique de l’hôpital, etc. Fin août, le directeur, Henri Poinsignon, a été remplacé par Nicole Pruniaux, qui reste inflexible : « La suppression des jours de RTT a des conséquences sur la vie des agents, on le comprend bien. Mais la conjoncture actuelle ne permet pas de maintenir cet avantage. La souplesse que l’on trouvera dans le nouvel accord nous permettra de développer des projets extrahospitaliers. » Les syndicats ont fait un pas vers la nouvelle directrice, « qui n’a pas les méthodes de voyou de son prédécesseur », selon Joël Volson, en acceptant le passage à 7 h 36 par jour. Mais ils proposent 6 jours de repos compensateur, s’ajoutant aux 18 jours de RTT. Nicole Pruniaux prévient d’emblée : « Ces 6 jours de repos ne seront pas acceptés. » L’intersyndicale maintient, de son côté, sa menace de blocage des admissions.