L'infirmière Magazine n° 354 du 01/11/2014

 

ACCIDENTS D’EXPOSITION AU SANG

ACTUALITÉS

FOCUS

AVELINE MARQUES  

La diminution constante du nombre d’AES en France ne doit pas conduire à relâcher les efforts, ont insisté les experts lors d’une table ronde organisée le 17 octobre à Paris.

Un million de blessures par piqûre sont recensées chaque année dans l’Union européenne. C’est pourquoi une directive renforçant la prévention a été adoptée en 2010. En France, le nombre d’accidents d’exposition au sang (AES) est passé de 35 000 en 2003 à 26 000 en 2012, selon le Raisin(1). En 2013, le décret et l’arrêté transposant la directive ont consolidé la protection du salarié : il peut invoquer la faute inexcusable de l’employeur, qui doit le former et fournir du matériel sécurisé.

Bien que 68,2 % des AES recensés en 2012 soient dus à une piqûre(2), seuls 45,9 % des établissements commandaient les dispositifs médicaux sécurisés ciblés par la surveillance – cathéters, seringues à gaz du sang, aiguilles pour chambre implantable et à ailette. « Le matériel sécurisé est plus répandu à l’hôpital public », note Christian Rabaud, responsable du CCLIN Est(3).

Vaccination

« On ne forme pas en continu les gens qui arrivent à l’hôpital », note le Pr Élisabeth Bouvet, présidente du Groupe d’études sur le risque d’exposition des soignants. Alors que le programme de prévention des infections nosocomiales 2014-2018 se concentre sur la vaccination, elle appelle à « rester très vigilants », notamment face à l’émergence de risques infectieux comme Ebola. « Dès que la pression est levée, le risque d’AES remonte. »

1- Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales. En 2012, 18 829 AES ont été recensés dans 1 019 établissements (72 % des lits d’hospitalisation).

2- Les projections représentent 18,3 % des AES et les coupures, 10,9 %.

3- Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales.

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