L'infirmière Magazine n° 355 du 01/12/2014

 

FORMATION

EN ÉQUIPE

La décision de laisser un patient quitter la salle de réveil ne se prend pas à la légère. Avant cela, les infirmières doivent vérifier qu’il remplit toute une série de critères.

Il n’y a pas de durée minimum de surveillance. La sortie du patient de la SSPI se fait en général deux heures après son arrivée, en fonction du type de chirurgie et d’anesthésie. Elle doit être signée par le médecin anesthésiste-réanimateur responsable. Plusieurs scores permettent de guider la décision (voir tableau ci-dessous). « Le patient sort de la SSPI uniquement s’il est capable de réintégrer l’unité de soin, explique Sophie Canevet, formatrice à l’école d’Iade. La surveillance en SSPI est essentielle car on considère que c’est là que surviennent 50 % des accidents anesthésiques. »

Les risques sont liés aux effets résiduels de l’anesthésie, aux conséquences de l’acte chirurgical pratiqué ou au terrain du patient (avec une pathologie préexistante). Le réveil est une période de transition entre l’anesthesie et le retour à des fonctions organiques et psychiques. C’est donc l’absence de complications qui permettra l’admission du patient dans un service de chirurgie. Parmi les éléments à surveiller, la prise en charge de la douleur postopératoire est essentielle. En SSPI, l’IDE ou l’Iade évalue la douleur sur un patient réveillé, l’efficacité du traitement antidouleur (qui associe plusieurs antalgiques) et l’absence d’effets secondaires de ce dernier. Si la douleur persiste, l’Iade, si elle est présente en SSPI, effectue une titration en morphine pour soulager le patient dans un laps de temps très court, sans effets délétères. Les Iade sont compétentes pour effectuer cette titration. Tous ces éléments sont reportés sur la feuille de surveillance de SSPI. L’IDE vérifie le dossier médical et effectue la transmission au service de chirurgie qui recevra le patient.

Les critères de sortie de SSPI

La récupération des réflexes vitaux et de la coopération du patient (identique à l’état préopératoire)

Être à distance suffisante d’une éventuelle complication anesthésique (cardiaque et respiratoire) ou chirurgicale.

Les éléments de surveillance

SpO2 supérieur à 90 % à l’air ambiant.

Fréquence respiratoire inférieure à 20 par minute.

Toux efficace.

Fréquence cardiaque inférieure à 100 par minute.

Pas de trouble du rythme cardiaque nouveau.

Pression artérielle plus ou moins égale à 20 % de la valeur de base préopératoire, sans amines vasoactives ni antihypertenseur intraveineux.

Diurèse supérieure à 0,5 millilitres par kilogramme et par heure si sondage vésical ou reprise de miction spontanée.

Score de douleur inférieur à 3/10 (échelle visuelle analogique ou échelle numérique).

Absence de NVPO.