Face à la violence, les gros bras ne sont pas toujours la solution, démontre une expérience menée à Aix.
Envoyez-nous des hommes ! » Une injonction encore trop souvent entendue au sein des établissements psychiatriques lorsque le comportement d’un patient nécessite une intervention. Or, il existe des types de « fonctions contenantes » ne faisant pas appel à la force physique. La preuve avec le pool central de renfort de l’hôpital psychiatrique de Montperrin (Bouches-du-Rhône), venu présenter au Salon infirmier son expérience d’organisation, alliant mixité des genres et des fonctions. Constituée d’infirmiers des deux sexes et d’aides-soignants, tous formés à l’entretien thérapeutique, cette équipe réfute avec énergie l’idée même de « pool cow-boy », comme en témoignent Anaïs Durand et Marion Philippes, IDE accompagnées de Hélia Raoult, qui a été leur cadre à l’accueil des urgences psychiatriques.
Agressivité, agitation, violences auto ou hétéro-agressives sont quelques-uns des cas qui mettent les équipes des services à l’épreuve et nécessitent l’intervention d’un pool de renfort. Et de dérouler deux cas concrets pour illustrer leur propos. Par exemple, celui de M. K., patient psychotique plusieurs fois incarcéré pour des actes graves, qui a agressé une IDE par le passé. Le patient passe de service en service, épuisant les soignants. Maintenant une forme de continuité par sa fonction tierce, le pool est son seul référent régulier. Autre cas : celui de M. T. qui, en pleine crise, voyant arriver l’équipe constituée de femmes, s’est exclamé : « Ah, c’est ça les renforts ? Alors je viens. »
Nos conférencières déplorent tout de même que leur intervention devienne « une solution de facilité sans posture soignante préalable par l’équipe habituelle ». Créé il y a quatre ans, le pool de Montperrin a pu apporter un souffle nouveau, même s’il n’est toujours pas officiellement pérennisé.