Alors qu’en France, on pourra bientôt se faire vacciner dans les pharmacies, l’Italie met en place une expérimentation qui permet aux infirmières d’y exercer directement.
À Trani, petite ville du centre de l’Italie, les pharmacies innovent. Depuis la fin du mois d’octobre, quatre établissements font appel à des infirmières pour mettre la prévention et le diagnostic à la portée de tous les citoyens. Ce projet pilote au niveau national durera six mois. Les soignantes pourront réaliser, au sein d’une officine, un ensemble d’actes et de tests sans prescription ni rendez-vous. Ces dernières devront aussi s’assurer de la bonne appli?cation des prescriptions médicales et superviser des analyses d’autocontrôle (glycémie, cholestérol, test d’ovulation et de grossesse, etc.) Elles pourront également accompagner les patients pour garantir le bon suivi de leur traitement et mettre en place des activités d’éducation thérapeutique. Tout ceci pourra s’effectuer en partenariat avec les autres professionnels exerçant dans la pharmacie.
À l’issue d’un concours organisé par la ville, quatre infirmières ont obtenu un contrat de six mois dans différentes zones densément peuplées de la commune. Cette initiative est l’une des premières applications en Italie d’une loi édictée durant l’été 2009, et dont les contours ont été précisés l’année suivante par une série de décrets. Appelée « loi de la pharmacie des services », elle introduit la figure de l’infirmière dans les pharmacies des villes de moins de 5 000 habitants. Le but étant d’en faire un lieu privilégié de prévention, cette législation étend et redéfinit le panel des examens réalisables dans les officines. À long terme, ce texte doit permettre d’apporter un soutien aux médecins généralistes. Il aidera aussi à désengorger les urgences hospitalières en permettant aux patients de réaliser toute une série de tests en pharmacie.