Les autorités sanitaires ont décidé de récompenser les généralistes pour chaque cas de sénilité diagnostiqué. Une mesure qui fait polémique.
Au Royaume-Uni, seules 50 % des personnes souffrant de démence sénile sont diagnostiquées, estime le National Health Service (NHS). Un chiffre qui, pour le système de santé publique, justifie des mesures exceptionnelle : entre septembre 2014 et avril 2015, les généralistes recevront une prime de 55 livres (70 euros) pour chaque nouveau cas identifié. L’objectif est de passer à 67 % de patients diagnostiqués.
Mais ce « cadeau » aux généralistes a du mal à passer, même auprès de ses bénéficiaires. Le vice-président de la British Medical Association (BMA), la plus grande organisation de médecins du pays, a ainsi estimé que les praticiens n’avaient pas besoin d’incitation pour diagnostiquer les cas de démence. « Les cabinets devraient bien réfléchir avant de s’engager dans cette voie », a-t-il indiqué dans un communiqué. Du côté des représentants des usagers, c’est aussi le scepticisme. « Cela revient à mettre une prime sur la tête de certains patients », a ainsi expliqué dans la revue Pulse la directrice de la Patients Association. Pour elle, le mécanisme récompense « les moins bons généralistes ». Peu de chances toutefois que ces protestations fassent plier le gouvernement : en juin dernier, le Premier ministre, David Cameron, avait jugé que la démence sénile était « l’un des plus grands ennemis de l’humanité » et avait fait de la lutte contre ce fléau l’une de ses grandes priorités.