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→ Branle-bas de combat. Les euro-députés du groupe des Verts et de l’Alliance libre européenne, le collectif Formindep (pour une formation médicale indépendante), l’association Anticor et la revue Prescrire lancent un appel pour une « opération mains propres sur la santé » en France. C’est la mise sur le marché par le laboratoire américain Gilead du Solvaldi, médicament innovant contre l’hépatite C chronique de l’adulte, qui a mis le feu aux poudres. Pour un traitement de trois mois, la Sécurité sociale, qui le rembourse intégralement, devra débourser 41 000 euros, soit 192 fois le coût de revient du médicament. S’inspirant de la série d’enquêtes anti-corruption menées en Italie dans les années 1990, les signataires veulent en finir avec les conflits d’intérêt entre les politiques, les hauts fonctionnaires et les laboratoires, et appellent à une révision de la politique du médicament : arrêt des « autorisations de mise sur le marché de complaisance pour des médicaments sans plus-value thérapeutique et à prix prohibitifs », transparence des coûts de recherche et de développement, généralisation des génériques, « désarmement promotionnel » de l’industrie pharmaceutique, etc. Alors que les Français consacrent 2 % du produit national brut à la consommation de médicaments – 50 à 100 % de plus que leurs voisins –, ces mesures permettraient, selon eux, de réaliser 10 milliards d’euros d’économies par an. Parmi les signataires, Daniel Cohn-Bendit, la sénatrice Aline Archimbaud, l’eurodéputée Eva Joly, l’ancien doyen de la faculté de médecine de Paris Philippe Even et la pneumologue Irène Frachon, qui a lancé l’alerte sur le Médiator.