Martine Schachtel Ancienne infirmière, auteure de Cannabis sur ordonnance, publié en janvier 2015 aux éditions Albin Michel
EXPRESSION LIBRE
Le Sativex, dérivé du cannabis
Alors que je n’avais aucun a priori sur le cannabis, l’expérience vécue auprès de ma sœur Alice m’a confortée dans l’idée que, dans le cas d’un cancer en phase terminale, cette plante, associée à un traitement conventionnel, assure une fonction relaxante et antalgique permettant de mieux supporter les dernières semaines de la vie, de pouvoir rester debout jusqu’au bout. Déprimée, épuisée physiquement et moralement, Alice avait décidé de baisser les doses de morphine qui la rendaient plus malade que son cancer du poumon lui-même, pour essayer autre chose. Elle se fit confectionner des petits sablés au cannabis dosés à 0,5 g de THC, qu’elle ingérait à raison de trois par jour. Les vomissements disparurent et elle se remit à manger avec appétit. Au bout de trois jours, elle avait même repris deux kilos. La douleur, l’angoisse s’amenuisaient de jour en jour, lui redonnant l’envie de se promener sur ses deux jambes quand, sous morphine, elle ne se déplaçait plus qu’avec un déambulateur. Son humeur, sa relation avec son entourage et ses enfants se normalisait, alors qu’avant elle était toujours en colère. Les petits sablés au cannabis lui redonnèrent une existence presque normale. On sait à quel point la qualité de vie d’un patient joue un rôle important dans le combat contre la maladie et la douleur.
1- Spray buccal associant du tétrahydrocannabinol (THC) et du cannabidiol (CBD).
2- Anti-vomitif en post-chimiothérapie, stimulant pour l’appétit, relaxant et somnifère pour l’angoisse et la fin de vie, analgésique contre les douleurs chroniques. Une étude récente du Journal of Clinical Psychopharmacology : « Therapeutic satisfaction and subjective effects of différent strains of pharmaceutical-grade cannabis », juin 2014.