L'infirmière Magazine n° 358 du 01/03/2015

 

CHIRURGIE

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CHARLIE VANDEKERKHOVE  

Les infirmières de bloc opératoire sont désormais les seules habilitées à réaliser plusieurs actes auparavant dévolus au chirurgien. Un premier pas vers la revalorisation de la spécialité.

Il était attendu par la profession depuis des années. Le décret détaillant les actes exclusifs effectués par les infirmières de bloc opératoire est paru le 27 janvier dernier au Journal Officiel. Les Ibode pourront désormais réaliser un certain nombre d’actes relevant de leur seule compétence, « selon un protocole préétabli, écrit, daté et signé par le chirurgien, et sous réserve que celui-ci puisse intervenir à tout moment », précise le texte.

L’installation chirurgicale du patient, la mise en place et la fixation des drains sus-aponévrotiques, ainsi que la fermeture sous-cutanée et cutanée pourront ainsi être assurées par les seules infirmières de bloc opératoire. Lors d’une intervention chirurgicale, elles pourront également aider à l’exposition, l’hémostase et l’aspiration. Autant d’actes qui, avant le décret, ne pouvaient être réalisés, en théorie, que par le médecin. Le texte souligne enfin que les Ibode pourront apporter, « en présence et sur demande expresse du chirurgien, une fonction d’assistance pour des actes d’une particulière technicité, déterminés par arrêté du ministre chargé de la Santé » (lire également la rubrique Parcours p. 64).

Complément de formation

Pour pouvoir réaliser ces actes, les infirmières de bloc diplômées et les IDE en cours de formation pour cette spécialité devront suivre une formation complémentaire avant le 31 décembre 2020. Les modalités de cette formation, qui serait financée par les employeurs, devront encore être précisées par décret. Mais l’Union nationale des associations d’Ibode (l’Unaibode) annonce d’ores et déjà qu’elle serait répartie sur 49 heures.

L’Unaibode s’est d’ailleurs félicitée de la parution de ce décret : « Le gouvernement reconnaît enfin les compétences des Ibode dans les blocs opératoires, réagit sa présidente, Brigitte Ludwig. Nous avons effectué un gros travail de concertation sur ce sujet depuis plusieurs années, c’est une belle avancée. » Pour la présidente, la question d’une revalorisation salariale devra se poser à l’avenir, mais, dans l’immédiat, c’est l’obtention du grade master pour les Ibode qui est espérée : « C’est la prochaine étape, et cela devrait être arbitré dans les mois qui viennent », indique-t-elle.