L'infirmière Magazine n° 359 du 01/04/2015

 

Lecteur de glycémie

SUR LE TERRAIN

ON A ESSAYÉ

Objet du quotidien, le lecteur de glycémie doit répondre à certains critères et être constamment réévalué. D’autant qu’il permet d’ajuster les traitements en milieu hospitalier.

LE PRODUIT

Suivi de la maladie, traçabilité des glycémies et réajustement des traitements… Les lecteurs de glycémie sont des dispositifs médicaux utilisés dans plusieurs services hospitaliers – spécialisés et médecine interne – ou à la maison, en autosurveillance par les personnes diabétiques, pour mesurer la concentration de glucose dans le sang circulant. Les établissements hospitaliers réévaluent régulièrement ce matériel médical, à la recherche de produits toujours plus performants et simples d’utilisation. Le coût économique demeure toutefois un critère important pour la Direction des achats et équipements (DAE).

L’AVIS DU PROFESSIONNEL

• Nathalie Dechannes, cadre de santé en service d’endocrinologie et diabétologie hospitalisation complète, CHU de Dijon (21)

« En service de diabétologie, nous utilisons au quotidien les lecteurs de glycémie. Il est donc impératif qu’ils soient simples d’utilisation, rapides, intuitifs et fiables. D’autant que nous ajustons les traitements des patients diabétiques insulino-dépendants en fonction des glycémies capillaires. Nous avons récemment réalisé un test d’évaluation sur six différents modèles de lecteurs. Toutes les IDE du service ont été invitées à les tester et à noter leurs critères de sélection sur une fiche d’évaluation, afin d’indiquer le lecteur qui, à leur avis, conviendrait le mieux à leur pratique dans ce type de service. Plusieurs points importants ont été mis en avant. Tout d’abord, les consignes d’utilisation qui se doivent d’être claires et peu nombreuses. Une bonne ergonomie du matériel constitue, par ailleurs, un atout, tant au niveau de la prise en main du lecteur que de la maniabilité de la bandelette, qui ne doit pas être trop souple pour permettre une insertion facile. Commeles bandelettes en sachet individuel demandent une manipulation supplémentaire, les infirmières disent préférer celles en boîte. Le retrait de la bandelette doit être simple et pratique, surtout s’il faut la toucher pour l’éjecter. Le lecteur ne doit pas demander un volume d’échantillon sanguin trop important, plutôt une microgoutte. Le mode de calibration doit s’effectuer rapidement, selon les bandelettes utilisées. Au momentdu résultat, il est important que la lecture de la glycémie se déchiffre en moins de 30 secondes, en gramme par litre (g/l) et non en millimoles (mmol/l). Enfin, le lecteur doit pouvoir être facilement nettoyé et entretenu.

Les critères de choix d’un lecteur de glycémie diffèrent d’un service à l’autre et font l’objet d’une réflexion particulière de la DAE. Chaque service évalue donc ses besoins en fonction du profil de ses patients. Les lecteurs permettent d’obtenir un résultat instantané de la glycémie des patients. Mais cette mesure sera vérifiée au moins une fois au coursde l’hospitalisation, à l’aide d’un prélèvement sanguin veineux afin de s’assurer de la fiabilité du lecteur. On tolère généralement un écart de 15 à 20 % entre une glycémie capillaire et veineuse. Au-delà de ce seuil, le lecteur doit être, et sera, remplacé. »

BONNES PRATIQUES

→ Ongles courts, sans vernis ni bijoux, les cheveux attachés, la tenue propre.

→ Ne pas piquer le pouce et l’index pour préserver la « pince ». Mais le faire plutôt sur le côté du doigt.

→ Port des gants si c’est l’infirmière qui réalise le test.

À contrôler

– Facilité de lecture de l’écran.

– Type de système d’alimentation (piles, batteries rechargeables, etc.).

– Étalonnage régulier.

– Dépôt des bandelettes usagées dans les boîtes DASRI.

À éviter

– Humidité.

– Mauvaise utilisation des bandelettes.

– Erreur d’étalonnage de l’appareil.

– Et tout autre facteur susceptible de jouer sur la précision des résultats.

Faites le test

Vous souhaitez suggérer le test d’une application e-santé, d’un dispositif médical effectué dans votre service ou dans le cadre de votre exercice ? Contactez-nous : karen.ramsay@initiativessante.fr