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C’est la loi de l’offre et la demande. D’un côté, ceux qui sont contraints d’annuler un rendez-vous médical ;de l’autre, ceux qui doivent attendre des semaines, voire des mois, pour en décrocher un. Lancée par un jeune doctorant en biochimie, la plate-forme Yamaplace.fr s’attaque au problème des déserts médicaux, en proposant aux patients de céder les consultations - ophtalmologiste, dermatologue, cardiologue, radiologue… - qu’ils ne peuvent honorer. Il suffit de renseigner le jour, l’heure et la ville et de valider l’échange auprès du spécialiste concerné. Si l’accès à ce « Bon coin » médical est gratuit, le tuyau se monnaye. Une dimension mercantile qui fait bondir de nombreux professionnels. Confrontés aux annulations sans préavis - 28 millions de rendez-vous chaque année, selon une étude de l’Union régionale des professionnels de santé-Médecins de Franche-Comté -, ces derniers redoutent des dérives : « Des gens qui commencent à prendre rendez-vous partout pour dans six mois et qui les revendent quelque temps avant », alerte Catherine Mojaïski, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires, dans Libération. La praticienne défend également la « liberté » de prendre un patient ou non, pour pouvoir calibrer les rendez-vous « en fonction du travail à réaliser » ou pour avoir la souplesse de traiter les urgences. Le créateur de la plate-forme, lui, vante les rencontres et les échanges d’informations entre patients. Quelques jours après avoir suscité un engouement médiatique, une nouvelle version du site était en cours de conception « afin de tenir compte des observations de toutes les parties prenantes ».