L'infirmière Magazine n° 359 du 01/04/2015

 

MAROC

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CAROLINE COQ-CHODORGE  

Le gouvernement marocain adopte une loi qui encadre l’exercice infirmier, définit cinq spécialités et ouvre la porte aux étrangers.

Une étape importante dans l’organisation des soins est en passe d’être franchie au Maroc : un projet de loi relatif à l’exercice de la profession infirmière a été adopté, le 19 février, par le Conseil du gouvernement. Ce projet doit maintenant être examiné par le Parlement.

L’ouverture, sous conditions, de la profession infirmière aux étrangers constitue la mesure phare de ce texte. Les candidats doivent absolument résider au Maroc, être ressortissants d’un état ayant conclu une convention avec le Royaume ou encore, avoir un conjoint marocain. Le Maroc espère ainsi pallier en partie sa pénurie aiguë : seulement une infirmière pour mille habitants, contre huit en France. Les représentants de la profession demeurent toutefois vigilants : « La réglementation, sur la formation de ces infirmières, doit être rigoureuse et exigeante, explique le Dr Mustapha Chanaoui, secrétaire général du syndicat national de la santé, affilié CDT. Nous sommes déjà confrontés à des soignantes mal formées par des instituts privés, qui ne sont jamais contrôlés. »

Bientôt un ordre

Les types d’exercices sont également mieux encadrés. La loi définit ainsi cinq spécialités infirmières : infirmière polyvalente, infirmière en anesthésie-réanimation, en psychiatrie, en gériatrie et en soins d’urgence. « De ce point de vue, ce projet de loi est un progrès, estime le Dr Chanaoui. L’ancienne réglementation s’avérait très restrictive : elle interdisait les vaccinations, les injections, etc. » Sont également différenciés l’exercice salarié, dans le privé et le public, et l’exercice libéral, solitaire ou en association au sein d’un cabinet. Si le texte est adopté, les infirmières seront également tenues « de se constituer en une association nationale, en attendant la création d’un ordre professionnel ». Une perspective dont se réjouissent les syndicats. Pour le Dr Chanaoui, « un ordre a la charge de la réglementation et de la déontologie. Il s’agit d’un pas important. »

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