L'infirmière Magazine n° 360 du 01/05/2015

 

ANESTHÉSIE LOCALE

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LISETTE GRIES  

Selon une étude parue dans l’European Journal of pain, converser avec une infirmière permet de diminuer l’anxiété et la douleur ressenties par le patient.

Des doctorants de l’université de Surrey (Royaume-Uni) ont étudié près de 400 patients, tous opérés pour des problèmes de varices dans une clinique spécialisée. Âgés de 18 à 80 ans, ils ont subi soit une thermo-ablation intraveineuse, soit une phlébotomie sous anesthésie locale. L’équipe de chercheurs est partie du constat que l’anxiété, qui agit directement sur le ressenti de la douleur, provient de facteurs spécifiques pour une anesthésie locale, relatifs au fait d’être conscient pendant l’opération. L’idée d’entendre et de voir ce qui se passe, de sentir l’acte chirurgical ainsi que certaines inquiétudes liées à l’anesthésie elle-même sont reconnues comme des facteurs de stress habituels. 407 patients volontaires ont donc été répartis au hasard dans cinq groupes, afin de mesurer et de comparer les effets de différentes techniques de distraction pendant l’opération : écouter la musique de son choix, regarder un DVD de son choix, jouer avec des balles antistress ou discuter avec une infirmière. Le dernier groupe était un groupe de contrôle soumis au même traitement que d’habitude.

La musique inefficace

Discuter avec une infirmière est la distraction qui obtient les meilleurs résultats, réduisant le stress de 30 % et la douleur de 16 %. « La réduction significative de la douleur et du stress (…) grâce à l’interaction [avec une IDE] souligne l’importance des relations entre le patient et le professionnel de santé », remarquent les auteurs de l’étude. Jouer avec des balles antistress est aussi efficace pour ces deux aspects. Regarder un DVD diminue significativement l’anxiété mais pas la douleur. Et, plus surprenant, la musique n’adoucit pas significativement l’expérience du bloc.

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