Décrits par le Conseil de l’Europe comme des « lieux de torture », les six établissements ont fermé le 31 mars. Mais, dans certaines régions, les structures alternatives prévues pour les remplacer sont inexistantes.
Dans certains établissements, il n’y avait qu’un médecin. Et de nombreux détenus n’avaient rien à faire là. Au cours d’un vol, l’un d’eux avait simulé, avec son doigt, avoir un pistolet dans la poche. Ses trois complices, jugés responsables de leurs actes, n’ont pas fait un jour de prison. Lui a été admis en hôpital psychiatrique et n’en est jamais sorti », confie à La Stampa Ignazio Marino, maire de Rome, qui a dirigé en 2011 la Commission d’enquête parlementaire sur les hôpitaux psychiatriques judiciaires (OPG) de la péninsule. À cette époque, les six établissements, où les médicaments étaient parfois délivrés sans ordonnance, totalisaient près de 1 500 détenus. Ils n’étaient plus que 800 fin mars.
Les détenus ayant commis des délits mineurs doivent être relâchés. Les 450 restants seront transférés dans des Résidences pour l’exécution des mesures de sécurité de détention (Rems). Ces structures régionales, conçues pour une vingtaine de personnes, mettent en avant la démarche de soins ; les détenus bénéficiant d’activités de loisirs et de fenêtres sans barreaux. Mais, dans la plupart des régions, les Rems ne sont pas encore construites et les solutions s’improvisent. En Toscane, les détenus de l’OPG de Montelupo pourraient être intégrés à l’une des prisons de la région, ce qui scandalise Stefano Cecconi, coordinateur de la campagne Stop-OPG, interrogé par le site Redattore Sociale. « Il y a la question du transfèrement des détenus, mais pas seulement. Les internements continuent d’augmenter, nous en sommes à un patient par jour. Il faut privilégier les alternatives à la détention », explique-t-il, craignant de voir les futures Rems débordées, alors même qu’elles n’ont pas fini d’être construites.