La poétesse Naïg Rozmor, 88 ans, est atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Les mots se noient. Avec moi, il y a beaucoup de noyades. » Elle se sent « décousue » « démantibulée », et ses mots partent « en distribil ». Avec la psychologue Chantal Gombert, elle reprend la plume : d’un trait de pinceau, elle peint des phrases d’une grande poésie. Petit à petit, écrire à nouveau la libère. « Dans ma vie, il y a eu du soleil, car je savais chasser la pluie. » Chantal Gombert souligne : « La peinture est un geste graphique, spontané et universel qui préexiste à l’écriture et qui reste conservé chez les personnes qui ont perdu le sens de l’écriture automatique, comme dans la maladie d’Alzheimer. » Un ouvrage éblouissant.
Les fins dernières d’un poète, Naïg Rozmor, Éd. Skol Vreizh, 18,95 €