Le tout nouveau Collège infirmier français (CIF) veut permettre à la profession d’infléchir les politiques de santé publique. Explications de Thierry Amouroux, son vice-président.
L’INFIRMIÈRE MAGAZINE : De nombreuses instances infirmières existent déjà. Pourquoi en créer une nouvelle ?
THIERRY AMOUROUX : Nous avons vocation à réunir les composantes de la profession, qu’il s’agisse de sociétés savantes, d’organismes de formation, de structures politiques, de l’Ordre, ou tout autre groupe représentatif
L’I. M. : Comment agissez-vous ?
T. A. : Le CIF est financé par les cotisations de ses adhérents. Notre rôle est à la fois technique et politique. L’axe technique consiste à répondre à des demandes de la Haute Autorité de santé (HAS) sur des sujets précis, en leur présentant des experts reconnus. Lorsqu’il s’agit d’élaborer des recommandations de bonnes pratiques, c’est essentiel. Le volet politique n’est pas moins important puisque le CIF siège désormais à la HAS, aux côtés des autres collèges médicaux et paramédicaux, ce qui lui permet d’infléchir les décisions nationales ayant trait à la santé, au même titre que les autres professions.
L’I. M. : Le CIF a été officiellement constitué en janvier. Sur quoi avez-vous commencé à travailler ?
T. A. : Notamment sur les pratiques avancées infirmières, un sujet qui nous tient à cœur. Nous avons d’ailleurs publié un communiqué de presse le 16 mars exhortant les autorités à repenser l’offre de soins en prenant en compte les besoins non couverts dans ce contexte de vieillissement de la population et d’augmentation du nombre de patients atteints de pathologies chroniques. Nous avons également demandé un rendez-vous à Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, afin d’insister sur le risque de confusion entre délégation de soins et pratiques avancées. Mais nous travaillons aussi sur d’autres sujets, comme les problèmes récurrents de communication avec les Ehpad lors des sorties d’hospitalisation et l’accompagnement des patients atteints d’Alzheimer.
L’I. M. : Participez-vous aux débats parlementaires sur la loi de santé ?
T. A. : Oui, nous avons contribué au dépôt de cinq amendements. Deux au sujet des pratiques avancées, un pour l’élargissement des autorisations de vaccination par les IDE, le quatrième sur la possibilité de prescription infirmière de sérum physiologique et d’antiseptiques en vente libre. Le dernier réclame la suppression de l’article 30?bis, déqualifiant les soins infirmiers en Ehpad ou dans les établissements pour handicapés au profit des aides-soignantes
1- AEIBO, AFDS, AFIC, AsCISM, Anfiide, ANPDE, ASI, CEEIADE, CEEPAME, Cefiec, GIT, ONI, Snia, SNICS, Sniil, SNPI, Unaibode.
2- Lire notre article daté du 13 avril, publié sur Espaceinfirmier.fr