Un protocole de coopération, porté par le CH de Chalon-sur-Saône, autorise la délégation à une infirmière de l’acte de prélèvement de peau mince.
En 2013, en France, 204 prélèvements de feuillets épidermiques ont été effectués. Un nombre insuffisant pour couvrir les besoins des patients souffrant de brûlures graves. « Le déficit national se situe entre 12 et 15 m2 de peau ; 20 % des besoins sont satisfaits par l’importation », constate le Dr Alain Gaudray, médecin anesthésiste-réanimateur au CH William-Morey de Chalon-sur-Saône (71). Pour y remédier, le responsable du service de coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus, a porté un protocole de coopération destiné à augmenter le nombre de prélèveurs et donc de prélèvements. Avalisé par l’ARS Bourgogne en avril, il autorise la délégation, du médecin à l’IDE, des actes de prélèvement de peau mince sur donneur décédé, de conditionnement primaire des greffons et de restitution tégumentaire. « C’est la suite logique du protocole de prélèvement de cornée par l’IDE
Des conditions ont été posées : le délégué devra être IDE de coordination ou Ibode, avoir au moins trois ans d’ancienneté et avoir suivi un séminaire sur le prélèvement et la greffe. À cela s’ajoute une formation théorique sur l’anatomie et la physiologie de la peau, les aspects macroscopiques de la surface cutanée, l’aseptie chirurgicale, le dermatome, le prélèvement et l’étan- chéification des plaies opératoires. Suit une formation pratique, avec une phase d’observation puis des interventions tutorées en conditions réelles au bloc (prélèvement multi-organes) ou en chambre mortuaire. L’objectif est de porter à cinq le nombre de prélèvements annuels
1- Voir L’Infirmière magazine n° 324, 1er juin 2013.
2- En moyenne, 0,20 m2 sont prélevés.