Environ 8,2 % des soignants français seraient exposés aux produits cytotoxiques. Si la prévention progresse, elle demeure très imparfaite.
Paillasse, flacons, gants, toilettes, poignées de porte… La contamination chimique est omniprésente à l’hôpital. Un risque auquel sont exposés les préparateurs en pharmacie, soignants et ASH des services d’oncologie, mais aussi de dermatologie, de rhumatologie, d’infectiologie ou d’hématologie. Plusieurs études ont mis en lumière la contamination aux médicaments cytotoxiques
Mais pourquoi n’arrive-t-on pas à éradiquer la contamination ? Pour le Pr Odou, le nettoyage est imparfait : « Les produits cytotoxiques ont des comportements chimiques particuliers. Il ne suffit pas d’essuyer une goutte pour éliminer la contamination. » D’autres freins ont également été identifiés : le coût des dispositifs sécurisés pour les établissements, un défaut de formation pratique des professionnels, un manque de sensibilisation des soignants qui ne manipulent pas ces produits au quotidien ou encore l’impossibilité de sécuriser certaines préparations à petits volumes, comme les intrathécales.
1- Selon l’enquête Sumer 2002-2003, en France, 8,2 % des personnels soignants seraient exposés à des produits cytoxiques. En 2011, une enquête de l’Institut national de recherche et de sécurité a révélé leur présence dans les urines de près de la moitié des professionnels (300) de 12 hôpitaux.