Alertant sur le risque majeur que représente la résistance aux antibiotiques, une campagne exhorte les établissements et les praticiens à s’engager sur leur « juste usage ».
On estime à 700 000 le nombre de décès annuels
La FHF, Le Lien et la Spilf pointent également leur « mésusage », qui aggrave l’antibioresistance : mauvais choix de molécule, de posologie ou de durées… Leur campagne repose sur deux chartes, l’une à destination de l’établissement, l’autre des praticiens. Les hôpitaux signataires s’engagent à suivre leur consommation, à identifier un référent, à former tout nouveau prescripteur et à promouvoir le juste usage des antibiotiques en médecine libérale et dans les établissements médico-sociaux limitrophes. Les médecins, eux, sont incités à « ne prescrire les antibiotiques que dans les situations où ils ont fait preuve de leur efficacité », à suivre les recommandations nationales de prescription et à faire appel à l’équipe d’infectiologie ou au référent antibiotique devant toute situation problématique.
La campagne met en avant la ligne d’avis en infectiologie mise en place en mars 2014 au CHU d’Angers, qui a démontré un infléchissement de la prescription : en un an, 2 565 avis ont été rendus par des médecins seniors, le plus souvent à des internes, mais également à des libéraux (20 %). Si une antibiothérapie a été introduite ou maintenue à l’issue de 43 % des appels, elle n’a pas été initiée pour 22 % des patients, stoppée pour 6 % d’entre eux et modifiée dans 29 % des cas.
1- « Antimicrobial resistance : tackling a crisis for the health and wealth of nations », rapport au Premier ministre britannique dirigé par Jim O’Neill, décembre 2014.