L'infirmière Magazine n° 364 du 01/10/2015

 

PROFESSION DE SANTÉ

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LAURE MARTIN  

En amont de la grande conférence de santé, prévue en janvier 2016, la formation, les métiers et les parcours des soignants sont au cœur de la concertation.

Sous l’égide d’Anne-Marie Brocas, présidente du Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie, et de Lionel Collet, conseiller d’État et professeur de médecine, cette conférence, qui s’inscrit dans la continuité de la stratégie nationale de santé, a pour objectif d’anticiper ce que seront les modalités d’exercice de la médecine dans 10 ans. « En raison de l’évolution du système de santé et des connaissances, il faut s’interroger sur comment préparer au mieux la santé de demain ainsi que son organisation, et répondre à l’attente des jeunes professionnels », expose Lionel Collet.

Trois chantiers sont à l’œuvre. L’un se concentre sur la formation initiale et continue, la théorie et la pratique médicales et paramédicales. Un deuxième, co-piloté par Ljiljana Jovic, présidente de l’Association de recherche en soins infirmiers (Arsi), s’intéresse aux métiers et compétences. Enfin, le troisième réfléchit aux parcours professionnels, aux modalités d’exercice, d’installation et de rémunération, ainsi qu’à la protection sociale. « 250 personnes issues des organisations professionnelles médicales, paramédicales, d’associations d’usagers et d’élus y participent », fait savoir Lionel Collet.

Des voix discordantes

De nombreux syndicats médicaux ont cependant exprimé leur mécontentement vis-à-vis de cette conférence, qui intervient a posteriori de la discussion du projet loi de santé. « La grande conférence aborde des sujets qui ne sont pas évoqués dans le projet de loi », soutient Lionel Collet. Côté infirmières, l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil) a hésité à la boycotter, avant de faire marche arrière afin d’assurer une représentation des infirmières libérales. Le syndicat a néanmoins déploré que l’ensemble des auxiliaires médicaux soit représenté par des salariés hospitaliers. Un regret également formulé par Philippe Tisserand, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI), qui dénonce « une vision une fois de plus hospitalo-centrée ». À l’issue de la conférence, le Gouvernement énoncera des lignes directrices dont la traduction pourra être, si nécessaire, législative.