L'infirmière Magazine n° 364 du 01/10/2015

 

ÉDITORIAL

KAREN RAMSAY  

La polémique a fait grand bruit… et à juste titre ! Car si la population française s’est montrée relativement méfiante vis-à-vis du vaccin contre le papillomavirus – en 2013, l’Inpes a recensé un taux d’administration de 18 % – c’est que le débat divise : faut-il vacciner nos adolescentes ? Une récente étude de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et de l’Assurance maladie – la plus importante jamais menée – publiée mi-septembre, vient dissiper le doute. La bonne nouvelle : la vaccination contre les HPV n’augmente pas globalement le risque de maladies auto-immunes. Le hic : elle met le doigt sur un lien possible, quoique minime (1 à 2 cas sur 100 000 filles vaccinées), entre le vaccin et le syndrome de Guillain-Barré, une pathologie neurologique pouvant prendre des formes sévères. Pourtant, si les résultats, basés sur un suivi de plus de deux ans en moyenne de 2,2 millions d’adolescentes entre 13 et 16 ans, sont globalement encourageants, le tout est de savoir what’s next ? Quelle sera la réaction des parties concernées ? Des parents et de ces jeunes filles qui ont rapporté des séquelles suite à leur vaccination. Des autorités face à ce vaccin mis en avant comme une nécessité : comment régler les questions financières et de prise en charge ? Car bien que la balance bénéfice-risque penche en faveur du vaccin, cela suffira-t-il à enrayer tous les doutes et amener une plus grande couverture vaccinale ? La question est d’autant plus d’actualité qu’un rapport sur la politique vaccinale est prévu dans quelques semaines. Nous saurons alors si le vaccin a pris.